1ère évaluation en France d'un dispositif MAIA
La première évaluation d'un dispositif MAIA a eu lieu cet été sur la région Pays de Loire alors même que 257 dispositifs sont déployés et qu'ils seront 350 en 2016 sur toute la France.
Cette évaluation n'évaluait pas le fonctionnement mais le service. Il s'agissait de regarder comment le dispositif peut contribuer à favoriser l'intégration des acteurs. "Si on veut piloter la politique mise en oeuvre, il faut aller voir sur le terrain et être force de proposition" expliquait Mme Pichon, chargée de l'évaluation par l'ARS Pays de Loire. La question est de voir les forces et les faiblesses du dispositif, la mise en oeuvre des objectifs (outils, gestion de cas, etc), et la place des acteurs au regard de l'ensemble des dispositifs. Pour cela il a fallu croiser les points de vue et les observations, multiplier enquêtes et entretiens avec des acteurs sur tous les champs d'intervention.
Les résultats de cette évaluation visaient à objectiver le ressenti du terrain. Il en ressort une grande hétérogénéité des dispositifs sur le territoire et des degrés de maturité assez différents, décorrelés par rapport à la date d'installation. En effet certaines MAIA récemment installées sont parfois plus fonctionnelles que d'autres mises en place il y a plus longtemps.
Facteurs clés d'un bon déploiement : capitalisation de l'existant, rôle clé du pilote, relationnel, appui des conseils départementaux, appui de l'ARS sur le pilotage et l'accompagnement, bon positionnement du porteur. Force du dispositif : le bon accompagnement des cas complexes, la gouvernance partagée du territoire ARS/CD, l'articulation ville/hôpital. Faiblesses : c'est ARS centré, pas de vraie mise en commun, beaucoup d'acteurs ne sont pas autour de la table, la piste du médecin coordinateur en EHPAD reste à développer. En résumé, il faut donc clarifier le portage de l'ARS, reformaliser sa place, définir le périmètre de compétence des gestionnaires de cas, la question des pouvoirs et de la cohérence des territoires (et des financeurs). Pour Mme Moreau-Favier, chef de projet MAIA à la CNSA : "l'intégration prend, mais elle demande du temps".