L'exécutif remet en cause la « pertinence » de l'actuel dispositif des affections de longue durée. « Ce n'est pas dans les poches des patients, le maillon le plus fragile de la chaîne, qu'il faut chercher cet argent », répondent les associations de patients.
25 associations s'inquiètent des menaces de l'exécutif contre le dispositif ALD
Les affections longue durée (ALD) représentent « les deux tiers des remboursements par l'Assurance maladie. Il n'est donc pas illégitime, illogique [...] d'interroger la pertinence de ces dispositifs », Frédéric Valletoux, ministre délégué chargé de la Santé, à l'Assemblée nationale le 27 février, propos réitérés au micro de France Info, le 8 mars. « Comment éviter la dérive sur les dépenses liées aux affections de longue durée tout en continuant à protéger les patients », Bruno Le Maire, ministre de l'Economie Le Monde 6 mars...
Dans une lettre ouverte, 25 associations de patients en ALD s'inquiètent de cette « menace de démantèlement de cet édifice » affichée par l'exécutif.
« L'ALD est l'un des mécanismes-clés de notre système de santé solidaire, qui permet à toutes les personnes nécessitant un traitement prolongé et particulièrement coûteux d'accéder aux soins dont ils ou elles ont besoin, quelles que soient leurs capacités financières », rappellent-elles. Les 25 associations signataires dénoncent « un discours ambiant » qui laisserait penser que des patients abusent de ce système. Or, martèlent-elles, « le reste à charge moyen supporté par les patients en ALD est pratiquement deux fois plus élevé que celui du reste de la population », 772 euros après remboursement par l'Assurance maladie obligatoire contre 440 euros, selon les chiffres de l'assurance maladie.
« Nous refusons d'être désignés à la vindicte populaire comme responsables des déficits du système de santé, de nous excuser d'être de plus en plus nombreux, d'être de plus en plus malades. Ce n'est pas dans les poches des patients, le maillon le plus fragile de la chaîne, qu'il faut chercher cet argent », protestent les associations.
Selon la Drees en 2021, en France, 12 millions de patients souffraient d'une maladie chronique reconnue dans le cadre du dispositif d'affection de longue durée (ALD), Alzheimer, cancers, maladies rénales, hémophilie, spondyloarthrite... La prévalence de ces maladies est passée de 14,6 % en 2008 à 17,8 % en 2021, notamment à cause du vieillissement de la population.