3 questions à... Anastasia Strizyk, conseillère de la Fnehad
Où en est l'évaluation anticipée ?
L'intervention de l'hospitalisation à domicile (HAD) en Ehpad est possible depuis 2007. Conscients de l'atout de connaître le patient avant son admission, un certain nombre d'établissements d'HAD réalisaient déjà des évaluations, qu'on appelait « dossiers dormants » sans que cela ne soit financé : le financement ne se déclenchait qu'à l'admission de la personne âgée.
Qu'en est-il aujourd'hui ?
La Fnehad - qui fête ses 50 ans le 6 décembre - a porté le dispositif d'évaluation anticipée, cadrée et rémunérée. Il est devenu une réalité en 2020 mais l'épidémie de Covid a bousculé la donne, nous transformant en pompiers... Aujourd'hui, et pour la troisième année consécutive, nous avons un financement dédié.
Les HAD se développent et les Ehpad commencent à adopter le réflexe - parfois malheureusement encore tardivement, quand il est presque trop tard. Nous devons désormais tracer les évaluations anticipées et, pour la première fois, nous disposons d'un recueil exhaustif du 1er janvier au 31 décembre 2022, avec comme résultat : 4 360 évaluations anticipées réalisées et comptabilisées.
C'est beaucoup, c'est peu ?
Ça dépend des régions. Nous pensons que ce nombre est sous-évalué parce que certains établissements HAD réalisent des évaluations anticipées sans les signaler comme telles. Il y a encore des disparités d'une structure à une autre selon l'habitude qu'elle a ou non d'intervenir en Ehpad. L'évaluation anticipée, c'est vraiment un cran au-dessus dans le partenariat, il faut bien se connaître et savoir travailler ensemble. Les premières années du dispositif sont encourageantes et de plus en plus d'HAD développent les évaluations anticipées pour que l'ensemble des Ehpad puisse en bénéficier.