3 questions à Annabelle Vêques, directrice générale de la Fnadepa
Quelle est la réaction de votre fédération ?
La Fnadepa réclame de longue date la fusion des sections soins et dépendance, c'est d'ailleurs l'une des 25 propositions de sa plateforme de 2021 « pour réformer durablement l'accompagnement des personnes âgées ». La mesure doit permettre aux Ehpad de mieux couvrir les besoins des résidents et de réduire les écarts injustifiés sur les territoires. Mais l'expérimentation n'est qu'un premier pas alors qu'avec la majorité des fédérations du secteur, les directeurs plaidaient pour une mesure législative directe et généralisée. Combien de départements se déclareront-ils volontaires ? On ne le sait pas. Mais de nombreux sont exsangues et, selon le gouvernement, ils seraient gagnants dans ce deal avec l'État, d'où un premier format de 20 volontaires (au maximum). Aurore Bergé nous a confirmé ce nombre le 5 janvier.
Juste avant le remaniement ?
Oui. La ministre a reçu les fédérations et les départements pour un point d'actualité. Elle nous a annoncé pour le 22 janvier une première réunion de concertation sur la loi de programmation pluriannuelle pour le grand âge, qu'elle s'est engagée à faire aboutir et à présenter en juin. Cette loi pourrait permettre d'anticiper financièrement la généralisation de la fusion des deux sections tarifaires. Nous espérons ne pas rester trop longtemps dans l'expérimentation. Mais, changement de ministre oblige, les cartes sont rebattues. Au moment où vous m'interrogez (le 12 janvier, ndlr), nous espérons que le dossier sera repris avec la même énergie et la même ambition. Et peut-être aurons-nous la chance d'avoir la participation de Catherine Vautrin ou de ses éventuels secrétaires d'État à notre Colloque du 23 janvier sur les politiques vieillesse en lieu et place d'Aurore Bergé et Agnès Firmin-Le Bodo...
Aucun lien n'est fait avec le reste à charge, contrairement au rapport Pires-Beaune, comment l'expliquez-vous ?
La mission Pires-Beaune décrit trois scénarios qui sont autant d'étages de fusée. C'est ensuite une question de choix politiques. Les Ehpad sont au bord du précipice. Il faut être réalistes, dans le cadre de finances publiques aussi contraintes, la priorité du moment est de pallier leurs difficultés financières majeures liées à l'inflation et à l'insuffisance de l'accompagnement des revalorisations salariales. Et surtout de renforcer les personnels !