C'est avec ce slogan que la Semaine bleue, qui se déroule cette année du 30 septembre au 6 octobre, entend valoriser la place des aînés dans notre société et l'importance des liens entre les générations.
365 jours pour agir, 7 jours pour le dire !
Cette Semaine Bleue, semaine nationale des retraités et des personnes âgées, portée chaque année par l'Uniopss depuis plus de 70 ans maintenant, invite à célébrer les plus âgés et ceux qui travaillent à leurs côtés. Partout en France, des centaines d'événements sont organisés pour changer le regard sur le grand âge et renforcer les liens entre les générations.
Pour découvrir la liste des événements, c'est ici.
Une France âgiste malgré elle
Dans le cadre de cette Semaine bleue, et afin de mieux comprendre la perception qu'ont les Français du vieillissement, le Conseil de l'âge du Haut conseil de la famille, de l'enfance et de l'âge (HCFEA) présente les résultats d'une étude réalisée par Harris Interactive.
2 000 personnes âgées de plus de 18 ans ont été interrogées. Sur ce qu'évoque pour elles le terme de vieillesse, les réponses sont assez claires. Les Français parlent en tout premier lieu de retraite, mais aussi de maladie, de dépendance et de solitude, insistant sur les difficultés difficultés des anciens avec les nouvelles technologies.
A la question « A quel âge est-on vieux ?, 68 % des personnes interrogées répondent que 65 ans est un âge passage, même si chacun ne se ressent pas aussi vieux qu'il l'aurait imaginé en atteignant l'âge décrit.
Sur le terme d' « âgisme », 35% des personnes interrogées reconnaissent en avoir déjà entendu parler. Et une personne sur 10 sait précisément ce qu'il recouvre.
Parmi ces personnes, 68% savent indiquer qu'il s'agit d'une discrimination liée à l'âge, qui concerne les plus âgés comme les plus jeunes.
Toutefois, 24 % des Français déclarent se sentir âgistes et indiquent à 67% que les Français le sont. D'ailleurs, ils se disent massivement victimes ou témoins de situations âgistes. Il est intéressant de constater que les jeunes sont particulièrement sensibles à ces insultes, moqueries, mises à l'écart, gestes agressifs. Et comme le précise Jean-Philippe Vinquant, « cette tranche d'âge est particulièrement sensible aux discriminations ».
Des Français bienveillants
La société française ne serait peut-être pas aussi critique qu'on le pense. 9 personnes sur 10 estiment que les personnes âgées ne « sont pas moins utiles à la société », ou aussi « agréables à fréquenter ». 74 % % pensent qu'elles sont actives et 70% plus sensibles aux problématiques des jeunes comme des actifs.
Harris Interactive ne constate pas de profonds clivages dans la société française. Mais la France vieillit. Et comme l'indique le Conseil de l'âge, « nous allons vivre une révolution de la longévité, c'est heureux, mais le vieillissement continue d'être présenté sous un jour défavorable (la réforme des retraites, le clash des générations...). Les résultats de cette étude dessinent une France âgiste malgré elle avec un décalage entre les représentations individuelles et collectives. Les Français perçoivent la société comme peu attentionnée aux personnes âgées. Pour nous, il y a trois enseignements principaux :
- L'âge pivot est de 65 ans
- Il faut considérer la dimension genrée (les femmes vivent moins bien l'avancée en âge. Les femmes sont aidées par leurs filles et des professionnelles souvent féminines
- Nous devons prendre soin de la génération sandwich (celle qui a aujourd'hui 45/50 ans, entre les jeunes et les vieux, et dont les conditions de retraite vont être moins bonnes) et veiller à ne pas laisser s'installer une fracture. »
Le Haut Conseil entend s'emparer de ces questions et documenter le sujet. Rdv donc en 2025 pour mesurer l'évolution des préjugés et du regard sur les seniors.