C'est le propre d'une année "bissextile" d'accorder une journée de plus. Et 2012 en est une, et plus encore. Une année d'élection. Une année où, traditionnellement, le temps s'arrête pour de nombreuses décisions pourtant urgentes et décisives. Nous le constatons une fois de plus en ce moment. Une année où, par contre, les promesses de jours meilleurs ne manqueront pas. Bref, une parenthèse démocratique qui devrait, normalement, donner lieu à de vrais débats et décider de choix majeurs. Nous aurons donc en ce mois de février un jour de plus pour réfléchir et débattre. C'est la bonne nouvelle. Alors ? Certes, les sujets ne manquent pas dans un contexte anxiogène et plus que morose. Les priorités semblent se dessiner ou s'imposer. Inexorablement et légitimement. Pourtant, même en regardant et en écoutant attentivement les échanges et débats actuels, rien, ou si peu ne concerne le grand âge. Comme si subitement et surtout discrètement, un voile s'était posé.
L'année 2011 s'annonçait pourtant décisive. Des états généraux furent organisés affichant de la part des autorités politiques une réelle volonté d'aboutir. Ce 5e risque ou cette branche supplémentaire, bref la réforme de la dépendance allait enfin trouver son aboutissement. Et ce fut l'annonce de son report tout d'abord, compris plus ou moins par la profession, et plus récemment de son abandon. Le plus étonnant et le plus inquiétant n'étant pas la décision en elle-même, mais le silence assourdissant avec lequel elle fut accueillie. Sans doute les professionnels, directeurs, fédérations, syndicats, sont déjà sur d'autres débats, moins ambitieux mais plus pragmatiques. Car ils savent depuis longtemps que le quotidien, c'est-à-dire la vraie vie, ne peut attendre. Et que le "grand âge" ne fera pas partie des sujets déterminants de l'élection Présidentielle.
Il faut avancer cependant. Les conventions tripartites reprennent après un arrêt de plus de deux années. Malgré une attente inhabituelle, l'augmentation du tarif journalier vient d'être publiée à 2.5 % (c'est-à-dire au niveau de l'inflation de 2011) ce qui, sans réjouir vraiment les professionnels, est malgré tout un signe prudemment positif. La méthode des "petits pas" semble prendre le relais. Et si elle était plus efficace ? Malgré tout il faudra bien que le grand âge et la dépendance s'invitent dans les choix et orientations du futur Président. Même discrètement. Nous le savons : " le bruit ne fait pas de bien et le bien ne fait pas de bruit". Alors... même à petits pas, l'important est d'aboutir.
Et en un jour, on peut en faire des choses...