La situation financière des établissements et services pour personnes âgées continue de s'aggraver « même sous perfusion » s'alarme Jean-Pierre Riso le président de la Fnadepa.
65 % des structures dans le rouge, avec un déficit moyen de 177 302 euros
La situation financière des établissements et services pour personnes âgées continue de se dégrader, qu'ils soient de statuts publics ou privés. L'enquête-flash menée en mai 2024 par la Fnadepa auprès de ses 1?500 adhérents -directeurs d'Ehpad, résidences autonomie et services autonomie à domicile- notamment sur la base des données des états réalisés des recettes et des dépenses (ERRD), révèle que plus de 65 % des structures ont terminé l'année 2023 dans le rouge, avec un déficit moyen de 177?302 euros contre 143 325 en 2022 soit une aggravation de 23 % entre 2022 et 2023 :
- 195 072 euros en moyenne pour les Ehpad (69,5% d'Ehpad déficitaires) ;
- 103 489 euros pour les résidences autonomie (54% déficitaires);
- 118 792 euros pour les services à domicile (50% déficitaires).
Et ce, malgré :
- Le recours à des réserves de compensation pour 69,6 % des structures contre 54,7% en 2022 ;
- Le versement d'aides pour 42,3 % d'entre elles (crédits non reconductibles, subventions publiques et associatives, fonds d'urgence...) témoignant d'un effort d'une ampleur inégalée de la part des agences régionales de santé, conseils départementaux et des centres communaux d'action sociale pour secourir le secteur du Grand âge.
« La situation atteint un niveau critique inédit, même sous perfusion, ce qui n'est déjà pas acceptable, notre secteur est en danger », s'alarme Jean-Pierre Riso, président de la Fnadepa. En effet, mi-2024, 48 % des établissements et services déclarent ne pas disposer de réserves de compensation suffisantes en cas de déficit (45,5% en 2023).
Léger mieux des RHSeule éclaircie, toute relative, car les tensions subsistent encore fortement : la situation RH semble s'améliorer dans les établissements et services. Ainsi, 58 % d'entre eux manquent de personnel contre 82 % l'année dernière, à hauteur de 4 ETP en moyenne. « Preuve que les actions mises en oeuvre (limitation du recours à l'intérim, innovations dans les modes de recrutement, etc.) sont efficaces et doivent être intensifiées », commente la fédération.
Elle rappelle donc plus que jamais la nécessité d'engager une réforme structurelle de l'accompagnement du grand âge via un projet de loi Grand âge, tel que prévu par la loi «?Bien vieillir?». En cette période électorale, elle incite les futurs députés à s'emparer de ce sujet essentiel.