Chaque semaine, des résidents de foyers-logements et d'EHPAD viennent à Radio Dijon Campus pour enregistrer leur émission. Et surtout pour établir du lien avec des jeunes.
92,2 ou quand les résidents parlent aux étudiants
Peut-on créer un lien entre étudiants et résidents des foyers-logements ou des EHPAD ? A Radio Dijon Campus, on répond oui. Ainsi chaque semaine, des résidents d'établissements viennent s'exprimer sur les ondes. Le nom de leur émission ? " De mon temps ". A l'origine de ce projet, Nadège Hubert, directrice de cette radio implantée au coeur de l'université de Bourgogne. " A Radio Dijon Campus, explique-t-elle, nous donnons la parole à tous les publics. Ici, il s'agissait en plus de rompre l'isolement des personnes âgées en les mettant au contact d'un public plus jeune, les étudiants, de lutter contre les discriminations, d'encourager la solidarité, de renforcer les liens de proximité. " Et cela fonctionne. " Entre les résidents et les équipes de la radio, un lien s'est très vite créé. Chacun a sa résidente préférée !, confie Nadège Hubert en riant. De plus, certaines participantes reconnaissent discuter plus facilement avec des jeunes dans le bus ! " Le projet a démarré à la saison 2009/2010 avec un seul établissement - Les Bégonias, un établissement géré par le CCAS de Dijon et situé à quelques centaines de mètres de l'université - et une émission mensuelle. Aujourd'hui, grâce à l'aide de partenaires (Ville de Dijon, Réunica, Orange), De mon temps est hebdomadaire et implique trois établissements supplémentaires : Les Marguerites (CCAS Dijon) la maison de retraite Mutualiste de Quetigny, La Combe Saint Victor (Neuilly-lès-Dijon). Grâce à son succès *, la radio a recruté deux journalistes sur ce projet, qui suivent chacun deux établissements.
L'émission est enregistrée. " Nous avons pris cette décision ensemble, précise la directrice. Savoir qu'on a le droit de se tromper fait baisser la pression. "
Les participants, qui en fauteuil roulant, qui atteint d'un début de maladie d'Alzheimer, décident au préalable du sujet avec l'animateur : les métiers, la résistance, la vie des femmes... Parfois la radio se déplace dans un des établissements. Plus de travail pour la radio, plus de montage, mais à la clé, un renforcement du lien. Ce que confirme Marlène Languedocq, animatrice de l'EHPAD des Marguerites. " J'ai beaucoup de demandes pour participer, précise-t-elle, mais il n'y a que quatre places à chaque fois. Les résidents en discutent, ils se racontent l'émission, connaissent la date de diffusion, laquelle est affichée dans l'ascenseur. " Qu'on ne s'y trompe pas ! " L'émission s'adresse d'abord aux étudiants ! insiste Nadège Hubert. D'ailleurs les pauses musicales proposent du Hip-hop, du slam, etc. " Des musiques que les aînés sont capables d'apprécier.