" Je voulais rendre service à la société "
A comme Abel, B comme bénévole
Avouons-le. Jusqu'à sa retraite il y a deux ans, Abel, pilote de fonction dans un bureau d'études automobile, ne s'était pas intéressé au sort des personnes très âgées. Et puis, du jour au lendemain... " Je ne pouvais pas occuper mon temps libre qu'avec des loisirs, déclare ce passionné de tango argentin, rock et autres valses. Je voulais rendre service à la société, je ne l'avais jamais fait auparavant. "
Une annonce retient son attention : le CCAS de son arrondissement parisien cherche des bénévoles pour intervenir au domicile des personnes âgées. Au premier rendez-vous, Abel fixe un cadre. " Je veux faire quelque chose qui me plaît, explique-t-il à la responsable, et j'y consacrerai une journée entière par semaine. Mais pas plus... " Les choses sont posées : ce sera le bricolage et le jeudi. Entre le remplacement d'un interrupteur et le repositionnement d'un porte-manteau désormais trop haut, De domicile en domicile Abel découvre alors la situation des personnes âgées. " Certaines personnes ne sortent jamais, d'autres n'osent pas déranger leur famille, énumère-t-il. J'ai vu des gens sans chauffage en hiver parce qu'ils ne pouvaient pas payer un réparateur ou se coucher à 18h parce que les néons étaient cassés. " Sans compter les installations électriques avec fil dénudé et pince à linge... Au-delà du dépannage, c'est la chaleur humaine qui entre dans le domicile. Ainsi Abel joue le jeu de la tasse de thé et des biscuits secs. " J'aime bien discuter avec les personnes âgées, elles ont beaucoup de choses intéressantes à raconter, souligne-t-il. De plus avec la retraite, j'ai perdu les relations " de surface, je les retrouve ici. " Des relations, il en trouve aussi avec les autres bénévoles, qui le sollicitent pour ses compétences en informatique. Abel envisage maintenant de devenir administrateur bénévole du CCAS. A ce choix un double objectif : d'une part faire évoluer les choses, d'autre part, être assuré. " J'ai appelé mon assurance, ma responsabilité civile ne couvre pas ces activités de bénévole ", déclare Abel. Le CCAS reste gagnant : au prochain bal, il disposera d'un très bon danseur !