Départements de France ouvre un bras de fer avec l'Etat en appelant ses membres à ne pas mettre en oeuvre l'extension de la prime Ségur, qui devrait leur coûter 170 millions d'euros. Cette position crée un précédent.
Accord du 4 juin : les départements refusent de payer l'extension du Ségur
« Les dépenses sociales vont-elles être les otages d'un bras de fer entre l'État et les départements -dont la Cour des comptes confirme la dégradation financière ? » : la question posée le 25 juillet par Géroscopie trouve une réponse ce 13 septembre dans un communiqué de Départements de France (DF) qui appelle ses membres « à ne pas mettre en oeuvre l'extension de la prime Ségur tant que l'État ne leur en compense pas les conséquences ». Pour rappel, l'un des deux accords signés le 4 juin par les partenaires sociaux de la branche associative sanitaire, sociale et médico-sociale, agréé par arrêté du 25 juillet, étend la prime Ségur de 183 euros nets mensuels rétroactivement au 1er janvier à environ 112 000 salariés auparavant exclus : « sans concertation préalable avec les Départements », insiste le communiqué, et pour un coût estimé à 170 millions d'euros pour eux.
« Nous y sommes »
« Après des années de mesures non concertées, mais financées par les Départements, nous y sommes », alerte François Sauvadet, président de DF. La mobilisation toujours plus grande de nos ressources vers le social à laquelle nous contraint l'État, nous oblige à en choisir certains au détriment d'autres. Alors, qui ce sera ? Les collégiens ? Les personnes dépendantes ? Les demandeurs d'emploi ? Les pompiers ? Nous sommes entrés dans le temps des sacrifices et ça, nous ne pouvons pas l'accepter ».
Au-delà de l'extension de la prime Ségur, cette prise de position augure d'un avenir incertain pour l'ensemble du secteur médicosocial, à la merci du bras de fer qui s'ouvre officiellement alors que le gouvernement continue de rester aux abonnés absents.