À l'heure où nous bouclons ce numéro de mai, le malaise est palpable et le résultat encore incertain. D'une part l'émergence d'un vote FN qui s'assume, d'autre part un renoncement et un abstentionnisme qui laissent pour le moins perplexe... En 2002, la sidération et le choc avaient cédé la place à une formidable mobilisation citoyenne. Aujourd'hui, on observe surtout de la résignation.Le réveil risque d'être douloureux. C'est sans aucun doute à une vague de grande violence sociale que notre société devra faire face si les Français devaient porter le FN aux plus hautes fonctions de l'État...Cette violence, alors que se tient justement la Paris Healthcare Week, les étudiants en médecine commencent à la dénoncer. Dans son ouvrage "?Omerta à l'hôpital?", publié aux éditions Michalon en mars?2017, le Dr Valérie Auslender dresse un tableau inquiétant de la situation ressentie par les étudiants en santé (interne, sage-femme, infirmier...), sous la forme de maltraitances, propos sexistes, pressions psychologiques, agressions physiques ou sexuelles... 40?% des étudiants interrogés auraient été confrontés à l'une ou l'autre de ces situations durant leurs études... souvent de la part de leur hiérarchie...La vie des EHPAD n'est pas ici évoquée. Pourtant on connaît les difficiles conditions de travail des personnels. Si comme le rappelle Françoise Toursière dans notre magazine, la prise en soin et le regard porté sur les personnes âgées accueillies ont considérablement évolué, grâce au travail accompli par les directeurs et leurs équipes notamment, l'équilibre reste plus que précaire et semble encore parfois, souvent, difficile à atteindre... On sait les personnels exsangues et les conditions d'exercice délicates...Aujourd'hui, la FHF pointe les déshabilitations contraintes à l'aide sociale et les risques de baisse des dotations dépendance pour les EHPAD publics... avec un effet certain sur les taux d'encadrement..."?Faire plus avec toujours moins de moyens?" est-ce véritablement la voie du progrès et de la paix sociale ? ...