Dans le n° 12-septembre 2011

" Vous avez dit PUBS ? "

S'il n'existe pas d'acronyme français usuel pour " Purple Urine Bag Syndrom " on peut traduire cela en syndrome du sac urinaire violet. Tout soignant travaillant auprès d'une personne âgée porteuse d'une sonde vésicale de longue durée peut se trouver face à la découverte d'urine de couleur violette dans le sac collecteur parfois complétée d'un très beau rouge carmin au niveau du tube de drainage. L'esprit carabin étant en fort recul on éliminera vite la mauvaise plaisanterie potache sans pour autant solutionner cette énigme chromatique. On pourra écarter aussi les thérapeutiques ayant une aptitude similaire comme le métoxantrone par exemple. ...

Dans le n° 12-septembre 2011

Fichue crise... !

Et 8 mois plus tard... le canard était toujours vivant ! En paraphrasant un sketch célèbre et pas tout jeune de Robert Lamoureux, il est facile d'imager la décision qui vient d'être prise de reporter, une fois de plus, l'échéance des décisions concernant la gestion de la dépendance. Fallait-il y croire ? Oui et non. Mais comme le dit un philosophe, le pessimiste finit souvent par avoir raison, mais l'optimiste aura fait un parcours bien plus agréable. Bref François Fillon l'a dit calmement et posément : " Traiter ce dossier dans le contexte économique et financier que nous connaissons aujourd'hui, dans l'urgence, ne serait pas responsable ". Contexte économique difficile et même épouvantable, c'est certain. Et d'ailleurs, de suite les fédérations et syndicats, en montant au créneau pour exprimer leur déception n'ont pas manquées d'affirmer leur compréhension de ce contexte. Urgence ? Le spécialiste qui a contribué au choix de ce terme aurait gagné à l'éviter... En relisant l'ensemble des données sur ce sujet depuis 2003 il aurait eu de quoi alimenter sa réflexion et gommer ce terme. Dommage. Ce débat finit par être "maudit" en trouvant sur sa route, constamment, des circonstances qui permettent aux autorités de "procrastiner" sans scrupules ou presque. Car j'imagine bien qu'il est plus facile d'annoncer de bonnes que de mauvaises nouvelles. Donc, c'est promis, ce sera 2012. Enfin à priori... et sauf événement majeur. Franchement, en année d'élection Présidentielle pouvons-nous espérer que ce dossier sera considéré comme prioritaire, en apparaissant comme un engagement incontournable de l'élu ? A l'image de la baisse de la TVA pour les restaurateurs... que le rabot fatidique de ce mois d'août a su contourner. Mais certains votent et d'autres... moins. Et pour cause. ...

Dans le n° 4-janvier 2011  -  Marie-Anne Montchamp

Solidarités et cohésion sociale : la nouvelle équation politique

Le secteur médico-social voit le retour de Marie-Anne Montchamp, cette fois secrétaire d'État auprès de la ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale (Roselyne Bachelot-Narquin). Forte de son expérience dans le champ du handicap, Marie-Anne Montchamp prône la transversalité de la réflexion et de l'action. Des solidarités mises en oeuvre, entre autres dans la réforme de la dépendance, naîtra la cohésion sociale.

Dans le n° 4-janvier 2011

" Engagez vous ! "

Quand s'ouvrit le 21 juillet 1976 le 58e congrès de la Légion de Pennsylvanie, le splendide Stratford-Bellevue hôtel de Philadelphie rayonnait, fort des 622 légionnaires et de leurs familles qui l'avaient pris d'assaut. Quinze jours plus tard avec 182 congressistes atteints d'une forme de pneumonie, dont 29 décédés, le climat était tout autre. Ce que tous les médias, y compris notre incontournable Paris-Match, appelèrent " La mystérieuse peste de Philadelphie ", fut l'occasion de découvrir en janvier 1977 une nouvelle bactérie baptisée Legionella pneumophila vivant dans les eaux douces et se multipliant entre 25 et 45°C. Le système de climatisation de l'hôtel fut mis en cause sans que cela puisse être toutefois démontré. ...

Dans le n° 4-janvier 2011

Ingénieux, équitable et solidaire

C 'est avec force, conviction et lucidité qu'en nous recevant peu après sa nomination, Marie-Anne Montchamp, secrétaire d'État à la cohésion sociale et à la solidarité, nous résumait le modèle à imaginer concernant le financement de la réforme de la dépendance : " Ingénieux, équitable et solidaire ". Ce " cinquième risque " marquera une étape nouvelle dans l'accompagnement social et, souhaitons le, dessinera un regard nouveau de la société sur les personnes âgées. ...

Dans le n° 2-novembre 2010

Qu'avons-nous appris de la pandémie grippale

On peut concevoir que le rapport de la commission d'enquête sur la manière dont a été gérée la campagne de vaccination contre la grippe A(H1N1) n'ai pas été la lecture estivale de chacun, son caractère fleuve (742 pages) pouvant rebuter un peu. Si certains pourront trouver l'exercice par trop peu critique, mais force est de constater que la plupart des personnes auditionnées s'est plutôt décernée un satisfecit, il s'agit tout de même d'un vrai effort de transparence intéressant et louable en démocratie. On y apprend par exemple que 3,5 millions de doses de vaccin ont été jetées ce qui représente tout de même les deux tiers du total des personnes effectivement vaccinées. ...

Dans le n° 2-novembre 2010

Accompagnement et service auprès de la personne

Les plus récentes études sur l'emploi mettent en avant que le secteur des services à la personne est l'un des rares domaines à avoir vu l'offre croître. Ces métiers et ces activités qui prennent une part croissante de l'activité économique globale et des emplois. Cette remarque permet de décentrer le discours commun : le vieillissement est une chance. D'abord parce que cela témoigne des effets positifs de la recherche médicale, de la prévention et de la mise en oeuvre de lois de protection sociale. Ensuite, car en favorisant une vie plus douce pour les plus fragiles cela profite à l'ensemble de la population. Et, enfin, du fait du potentiel de création d'activité économiques des seniors. C'est dans cette perspective que l'on peut lire la chercheure Joan Tronto, lorsqu'elle met en avant la nécessité de valoriser de la place des femmes dans la décision et dans la représentation sociale de la société, or, dans le même temps les métiers de service, les métiers du care et de l'accompagnement sont encore réalisés essentiellement par le seul genre féminin. Ces métiers restent mal payés, disposent de peu de système de formation et de valorisation et n'ouvrent guère à des politiques de filière et de mobilité. Notons que souvent les premières à effectuer les taches les plus ingrates, les moins gratifiantes, sont les femmes issues de l'immigration. Les aspects économiques et culturels tiennent une place structurante pour expliciter cet état de fait. Ainsi, la norme sociale a toujours dévalorisé les métiers liés au sale jugé dégradant. ...

Dans le n° 2-novembre 2010

Procrastination caractérisée !

Tendance à différer, à remettre au lendemain une décision ou l'exécution de quelque chose. " Cette habitude de l'ajournement perpétuel, que Monsieur de Charlus flétrissait sous le nom de procrastination (Cf. Proust) semble plus que jamais d'actualité. Décidément, branche ou risque selon les jours et les colloques, la prise en compte de la dépendance et donc des plus fragiles, semble devenir une véritable Arlésienne. Il est certain que l'enjeu aurait nécessité une réflexion approfondie depuis de nombreuses années. Que dire alors en période de " crise "....Pas de chance vraiment. Cette réforme n'a pas su ou pu trouver sa " fenêtre " et s'imposer comme une priorité. Pourtant les suggestions se précisent et les orientations futures se construisent. De la réflexion nait l'action dit-on. Il est donc temps. Pour trois raisons, au moins. D'abord et avant tout pour l'ensemble des personnes âgées concernées. ...

Dans le n° 3-décembre 2010  -  Françoise Van Rechem

Entre rupture et continuité

Directrice Générale Adjointe et Directrice de la Régulation de l'Offre de Santé au sein de l'Agence Régionale de Santé de Picardie, Françoise Van Rechem fait un état des lieux régional. Pour améliorer la qualité de la santé, l'ARS Picardie mise sur le partenariat avec les acteurs et la montée en compétences des structures et des équipes. De quoi rassurer les professionnels picards.

Dans le n° 3-décembre 2010

" Travailler à tout prix "

Si l'on situe en général assez bien le tropisme du Rotavirus c'est parfois moins le cas pour le Norovirus qui n'a pourtant rien à lui envier. Et si le premier reste la cause principale de gastro-entérites chez les enfants ce dernier est par contre le leader incontesté " toutes catégories " de cette affection particulièrement épidémique. Identifié en 1968 à Norwalk dans une école élémentaire de l'Ohio, touchant en deux jours 116 des 232 enfants et enseignants, le virus porta longtemps le patronyme de sa ville " natale " avant la révision taxonomique de 2002 qui le fit entrer dans la famille des Caliciviridae genre Norovirus. Il s'avère particulièrement redoutable lorsqu'il s'attaque à une collectivité de personnes âgées qui sont plus vulnérables à l'infection et présentent des facteurs de fragilité altérant leur capacité à répondre à un stress, même minime, et dont l'un des marqueurs est l'incontinence. L'incubation est courte de 1 à 3 jours et la contagiosité est maximale les trois premiers jours de la maladie, où diarrhées et vomissements sont à leur acmé, et perdure 48 heures après l'arrêt des signes cliniques. Dans des établissements de type EHPAD il n'est pas rare de voir des taux d'attaque de la maladie impressionnants chez les résidents dépassant parfois les 80% alors que le pourcentage de soignants atteints est plus restreint, souvent inférieur à 20%. Sur le plan épidémiologique il s'avère fréquemment que ce sont les professionnels de santé qui introduisent le virus dans l'institution ou contribuent à sa diffusion secondaire après l'avoir contracté. Même si dès les premiers cas on va préconiser un renforcement des mesures d'hygiène des mains et de l'environnement on sait très bien que dans un contexte de haute transmissibilité, de charge en soins très élevée accrue par la maladie, de patients incontinents parfois dément-déambulants, la lutte contre le virus s'avère par trop inégale. L'idéal resterait alors de ne pas introduire l'ennemi dans la place. Nombre de raison vont amener un professionnel malade à venir travailler la première étant souvent sa conscience professionnelle portée par la culture enracinée de la nécessaire continuité des soins et de la prise en charge des patients et résidents. Il peut y avoir des problèmes plus organisationnels comme identifier le médecin qui va statuer sur l'inaptitude au travail car un arrêt maladie peut être, lui, pénalisant pour certains agents. Aucune décision n'est simple et plus le problème prendra de l'ampleur moins ce le sera. Toutefois se poser la question du bénéfice/risque de favoriser, ou pas, l'éviction des premiers professionnels malades est un sujet managérial intéressant. Beaucoup de questions se poseront comme par exemple comment mobiliser rapidement des ressources humaines de remplacement dans un contexte où certaines fonctions manquent d'attractivité auprès des jeunes professionnels. Les envisager parait cependant une nécessité. Et-vous quelle est votre philosophie de l'aptitude ? ...

Dans le n° 3-décembre 2010

Gouvernement Fillon : où sont les aînés?

A mal nommer les choses, on rajoute de la misère au monde, disait Camus. Ne pas nommer du tout c'est nier le sujet, nier les personnes, nier les réalités. Or, la nouvelle équipe gouvernementale se caractérise par l'absence de toute référence aux personnes âgées (ou aux aînés ou aux vieux, comme on voudra). Nous disposons d'une ministre de plein exercice pour le sport, d'une secrétaire d'Etat pour la jeunesse mais rien pour la question des ainés et de l'intergénération. Cherchez l'erreur ! ...

Dans le n° 3-décembre 2010

Le grand âge moteur d'innovations... et de croissance ?

La dernière ligne droite serait elle en vue ? Ce cinquième risque (puisque la branche ne semble plus accessible, et la nuance est sensible en termes de financement) pourrait se transformer en chance ou opportunité dans les derniers mois du quinquennat. Une grande concertation sera donc organisée, et consolidera probablement l'ensemble des réflexions, avis, recommandations et rapports exprimés et publiés depuis de si longs mois. Devons nous revenir sur les chiffres qui jalonnent cette démarche ? " Les chiffres sont aux analystes ce que les lampadaires sont aux ivrognes. Ils fournissent bien plus un appui qu'un éclairage " (Jean DION, chroniqueur et écrivain canadien).... ...

Dans le n° 5-février 2011

" Difficile mais possible "

Si elle fut décrite pour la première fois quarante ans avant l'introduction des antibiotiques, la colite pseudomembraneuse reste une complication majeure associée à leur usage. Initialement attribuée à Staphylococcus aureus, après un cas fatal ayant suivi l'usage de streptomycine en 1948, on lui préféra dès 1960 l'étiologie Clostridium difficile. Appelé au départ, Bacillus difficilis, en raison de la difficulté à l'isoler, il devint trois ans plus tard le C. difficile que l'on connait désormais. ...

Dans le n° 5-février 2011

Les enjeux du financement de la perte d'autonomie : quelques rappels (partie I)

La question de l'élargissement de la protection sociale, nommée souvent 5e risque, n'est pas une problématique technique mais bien politique. Elle porte débat sur la société que nous souhaitons promouvoir : pour faire vite, une société fondée sur la solidarité individuelle et collective qui s'inspire des idéaux prônés par le Conseil National de la Résistance en 1944 ou une société de l'individu qui se fonde sur le paradigme de la compétition et de la performance.

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