L'association Recherches & Solidarités publie une étude sur l'emploi dans le secteur associatif de l'aide à domicile.
Aide à domicile : la dégradation de l'emploi s'accélère dans l'associatif
A l'occasion de la première Journée nationale des aides à domicile ce 17 mars, l'équipe de Recherches & Solidarités a souhaité « contribuer à cette mise en lumière d'une profession au service des autres », à travers un document synthétique de 4 pages sur le secteur associatif - l'association réunit un réseau d'experts et d'universitaires sur les sujets de solidarité et la vie associative en particulier. Elle suit de près les évolutions de l'emploi dans le cadre d'une coopération étroite avec Urssaf Caisse nationale.
Le secteur associatif occupe (encore) une place majeure dans l'aide à domicile : il représente 4 000 établissements employeurs (51%) contre 3 900 pour le lucratif et emploie 153 000 salariés (61% des effectifs) contre 96 800 dans le secteur lucratif avec une moyenne de 38 salariés par structure contre 25.
Une situation qui se dégrade
Mais le document pointe aussi les grandes fragilités de l'associatif qui a perdu 13 000 emplois depuis 2017 où il atteignait 68% des effectifs.
Et il note « que la situation de l'emploi dans les associations d'aide à domicile ne s'améliore pas ». Les effectifs se sont maintenus au coeur de la crise sanitaire, jusqu'au 2e trimestre 2021. La situation ne cesse de se dégrader depuis. Entre le 4e trimestre 2021 et le 4e trimestre 2022, elles ont perdu plus de 6 500 salariés.
Le document de synthèse présente une intéressante analyse des 187 000 contrats de travail relevant de la convention collective nationale de la branche de l'aide, de l'accompagnement, des soins et des services à domicile (BAD) qui permet de qualifier l'emploi dans les associations du secteur hommes/femmes, âges, CDI/CDD, temps pleins/temps partiels.
Parmi ces 187 000 contrats de travail, 77% sont des aides à domicile, aides ménagères, travailleuses familiales (soit environ 145 000). Parmi elles, « plus de 17 000 sexagénaires exercent ce métier difficile au service des personnes fragiles et manqueront bientôt à l'appel ».