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23/10/2024  - Irdes  17291

Aides auditives : la France a rattrapé son retard en Europe

L'Irdes publie une intéressante étude comparative sur le financement et l'accès aux aides auditives en France, Belgique, Suède et Angleterre.


L'Institut de recherche et documentation en économie de la santé (Irdes) publie une étude comparative sur le financement et l'accès aux aides auditives dans quatre pays européens (Questions d'économie de la santé n°293)

En France et en Belgique, l'achat est principalement privé tandis qu'en Suède et en Angleterre, le secteur public assure un achat centralisé par un système d'appel d'offre avec une distribution gratuite ou quasi gratuite aux usagers. La réforme du 100 % santé en audiologie offre en France un large éventail de prothèses auditives accessibles sans reste à charge grâce aux financements de l'assurance publique et complémentaire, et à l'existence d'un prix limite de vente de 950 euros (aide auditive, entretien et réglage pendant quatre ans).

En Suède, toutes les gammes sont mises à disposition dans le système public et les restes à charge sont nuls ou très faibles, mais cette solvabilisation se fait au prix d'une offre réduite et de phénomènes de files d'attente. En Angleterre, le National Health Service (NHS) permet l'accès gratuit à une offre limitée, à un coût relativement faible pour le NHS, sans prise en charge publique complémentaire sur le marché privé. La Belgique a fait le choix d'une solvabilisation équivalente à la France mais en s'appuyant exclusivement sur l'assurance publique. Ce système sans régulation de prix, avec un montant élevé de prise en charge, semble provoquer une situation inflationniste des prix de vente qui occasionne des restes à charge plus conséquents que ceux observés en France.

En France

L'accès aux aides auditives a été ainsi significativement amélioré grâce à la réforme, qui situe désormais favorablement la France par rapport aux autres pays étudiés. Après une première phase de croissance dynamique des volumes pouvant s'interpréter comme du rattrapage, plusieurs enjeux pour l'avenir sont identifiés : éviter que la « gratuité » pour l'usager n'induise des pratiques commerciales coûteuses pour la collectivité, gérer en dynamique le panier de soins des aides disponibles sans reste à charge pour intégrer le progrès technique, et enfin veiller à ce que les primes d'assurance complémentaire des personnes âgées restent accessibles financièrement. Dans cette perspective, l'Irdes note qu'un rapport d'information du Sénat sur la hausse des tarifs des complémentaires santé déposé le 24 septembre vient de proposer d'étendre la complémentaire santé solidaire en fonction de l'âge.