Très attendues par les professionnels de santé, ces recommandations qui feront date visent à offrir des réponses actualisées ainsi qu'un cadre de référence pour améliorer la prise en charge des patients atteints de maladies neurocognitives.
Alzheimer : nouvelles recommandations pour la prise en soins des SPC
« C'est une réflexion colossale, fruit d'un travail réalisé sur plusieurs années et grâce à des centaines d'experts », s'est félicitée la Société française de gériatrie & gérontologie (SFGG) en annonçant la publication de nouvelles recommandations pour la prise en soins des symptômes psychologiques et comportementaux (SPC) dans les maladies neurocognitives qu'elle a rédigées avec la Fédération des Centres mémoire (FCM) et la Société francophone de psychogériatrie et psychiatrie de la personne âgée (SF3PA). Sorti le 21 septembre, journée mondiale de la maladie d'Alzheimer, ce document, « tant attendu par les professionnels de santé, constitue une mise à jour majeure, la première depuis 2009. » Le travail a été coordonné par le Pr Maria Soto (CHU de Toulouse) et le Dr Jean Roche (CHU de Lille), avec la participation de plus de 150 experts issus de disciplines variées : gériatres, neurologues, psychiatres, psychologues, pharmaciens, ergothérapeutes...et associations de patients. Les nouvelles recommandations « reflètent ainsi une vision globale et intégrée de la prise en charge des SPC, avec une attention particulière à la formation des soignants et des aidants naturels, souligne la présentation de la SFGG. C'est sans doute la première fois que des recommandations nationales sont enrichies par tant de compétences différentes mais complémentaires »
Une mise à jour essentielle
Les SPC regroupent divers symptômes neuropsychiatriques tels que l'agitation, l'anxiété, la dépression, l'apathie ou encore les hallucinations, qui touchent jusqu'à 90 % des patients atteints de maladies neurodégénératives comme la maladie d'Alzheimer. Ces symptômes « représentent un enjeu crucial pour la prise en soins des patients, influençant significativement leur qualité de vie, celle de leurs proches et des professionnels de santé »,
Les précédentes recommandations datent de 2009, époque où l'accent était mis sur la gestion des SPC perturbateurs à des stades avancés de la maladie. « Depuis, les connaissances et les pratiques ont évolué : nous savons que les SPC peuvent apparaître dès les phases initiales des maladies neurocognitives, mettant l'accent sur l'anticipation et la prévention, souligne la SFGG. Elles visent à offrir des réponses actualisées ainsi qu'un cadre de référence pour améliorer la prise en charge des patients atteints de maladies neurocognitives, en optimisant leurs soins, leur qualité de vie ainsi que celle de leurs proches et des professionnels et ce, quel que soit le lieu de vie. Ces recommandations ont aussi été adaptées aux spécificités de certaines maladies neurocognitives comme la maladie à corps de Lewy ou les maladies fronto-temporales.
Un accent sur les traitements non-pharmacologiques
Les recommandations mettent en avant la prise en charge non-pharmacologique comme première ligne de traitement des SPC. Les traitements médicamenteux ne sont désormais envisagés qu'en seconde intention, compte tenu de leurs limites en termes d'efficacité et de tolérance. De nombreuses approches non-médicamenteuses sont recommandées, incluant la formation des aidants naturels et des professionnels, la stimulation cognitive, la musicothérapie, l'activité physique adaptée et l'art-thérapie. Ces interventions sont personnalisées en fonction des besoins et des préférences des patients. C'est une nouveauté dans le traitement des maladies neurocognitives.