Le Congrès annuel des animateurs en gérontologie vient tout juste de s'achever. Le GAG a profité de ce moment privilégié pour inviter les animateurs à s'interroger sur leurs projets d'animation pour les personnes âgées fragiles.
Animateur en EHPAD, de nouveaux enjeux
Le public des EHPAD a changé. Si la proportion entre personnes autonomes et personnes en perte d'autonomie a longtemps été équivalente en établissements d'hébergement pour personnes âgées, force est de constater que la proportion a aujourd'hui changé.
Construire des animations personnalisées
« En moyenne 80% des personnes sont désorientées, explique Marc Boudot, créateur de différents outils d'animation (dont CULTUREàVIE en partenariat avec le GAG). Certains directeurs estiment que l'animation pour ces personnes est inutile. C'est faux. L'animation classique ne leur convient certainement pas en effet. En revanche, d'autres outils permettent de maintenir les capacités restantes. Il faut adapter le projet à chaque résident. » Cette difficulté à communiquer avec les personnes atteintes de maladies neurodégénératives oblige les animateurs à construire un accompagnement adapté, à mettre la personne en relation avec son environnement, et à restaurer une estime de soi souvent abimée.
Utiliser les fonctions sensorielles
Le cerveau, toujours actif, réagit jusqu'au bout de la vie aux stimulations visuelles ou sonores. Des animations en lien avec les fonctions sensorielles sont donc toujours possibles. C'est ainsi qu'une personne apathique peut participer à un atelier danse, et ce même dans un fauteuil coquille. La musique ou le spectacle de personnes en mouvement sont des activités qui conservent tout leur sens.
Les soins des mains ou du visage, les activités tactiles peuvent aussi être privilégiées. « Les animateurs ont des ressources incroyables, ajoute Marc Boudot. Ils sont créatifs et ingénieux. »
CULTUREàVIE, un réseau au service de l'animation
Le temps de l'animateur est souvent compté. Or partout en France, nombreux sont-ils à tester et élaborer des animations en lien avec des problématiques singulières. Mutualiser ces réussites, c'est donner plus de temps au terrain, à leurs réalisations concrètes. « La plate-forme CULTUREàVIE est une réussite, ajoute Marc Boudot. Les animateurs sont volontaires. Ils participent et partagent leurs recettes et leurs trouvailles. »
Encadré
Le Congrès annuel des animateurs en gérontologie
La 11ème édition s'est tenue les 9 et 10 novembre 2016 à la Maison internationale à Paris, rassemblant plus de 500 participants, animateurs-coordonnateurs, formateurs, directeurs de service d'aide à domicile et d'EHPAD, institutionnels, etc. autour d'une problématique délicate mais pour le moins passionnante « Comment réussir ses animations, selon quelles méthologies, avec des personnes âgées fragiles ? »
En légende de la photo
Parce ce que M. Untel parle souvent de ses 2 CV, l'animatrice propose un atelier discussion sur la base d'un diaporama-son (téléchargé sur culture-a-vie). Immersion visuelle et sonore, elle n'hésite pas à convier des résidents désorientés. Patrimoine sonore commun, les sons du klaxon ou du moteur vont déclencher de grands sourires, et cela même chez des ainés apathiques.