ARS, dix ans... et ?
Les commentaires de Claude Évin lors de son audition auprès de la « mission d'évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale » (Mecss) sont, dix ans après la création des ARS, riches d'enseignements.
Car comme l'évoque le co-président Jean-Carles Grelier, « le parcours professionnel de l'intéressé représente une synthèse de tous les aspects qui intéressent la Mecss ». Riches d'enseignements donc par la qualité de l'homme, mais aussi désespérants dans la mesure où ils décrivent une organisation très cloisonnée et victime d'un centralisme du ministère toujours aussi jacobin et ne répondant pas aux objectifs et motivations de leur création : donner un souffle puissant de souplesse et de singularité aux « territoires » ou aux régions.
Certes pour celles et ceux qui « pratiquent » au quotidien cet environnement, ce n'est pas un scoop. Car le vécu le démontre par l'envoi de multiples circulaires, par exemple, qui ont le plus souvent vocation à assurer cet aspect « régalien » qui rassure et préserve.
Sans considération des particularismes locaux que les acteurs de terrain connaissent le plus souvent très bien. Il n'est dès lors pas simplement question que de moyens, oh combien nécessaires bien évidemment, mais d'initiatives pertinentes et singulières. Et de répartitions cohérentes des tâches et responsabilités entre acteurs. Claude Évin évoque le rôle majeur des délégations territoriales et qu'il conviendrait d'amplifier. Pertinente proposition s'agissant de structures qui sont au plus près des besoins, et souvent au plus loin des décisions qu'elles sont obligées de faire appliquer.
Toute crise a aussi du positif. A condition de savoir en tirer les enseignements. Sans attendre dix autres années.