" Vivre vieux, c'est bien ; mais vieillir bien, c'est mieux ! ". Depuis 1999, Thérèse Clerc, créatrice de l'association des Babayagas, cherche des financements pour son projet d'hébergement collectif innovant. Bilan contrasté.
Babayagas, la saga continue
" Je suis un peu fatiguée... " A 84 ans, si Thérèse Clerc se sent lasse, c'est parce que depuis quinze ans bientôt, elle porte son projet, La Maison des Babayagas, contre vents et marées. La Maison des Babayagas ? Un mode d'hébergement collectif et innovant, situé à Montreuil (Seine Saint-Denis) destiné aux femmes âgées. "Les personnes peuvent elles-mêmes, individuellement et collectivement, prendre en charge leur vie, solidairement, dans un espace ouvert sur la ville et la société", affirme Thérèse Clerc. La " Maison des Babayagas ", avec ses lieux de vie individuels e ses activités collectives, veut restituer les solidarités naturelles de voisinage, agir en anticipation, en prévention et en accompagnement. " Bref créer un environnement qui respecte la personne vieillissante et mise sur ses capacités plutôt que sur ses fragilités... Pour ces deux immeubles écologiques de cinq et six étages, le budget s'élève à 4,1 millions d'euros. Pour trouver les financements, Thérèse Clerc a du lutter contre les lourdeurs du système. " Tout projet novateur nécessite l'aide de la fonction publique... hélas le projet ne rentre dans aucune case, soupire-t-elle. Le Conseil Général a considéré le projet " discriminant " car réservé aux femmes... " Mention spéciale toutefois au Conseil Régional d'Ile-de-France qui a spécialement créé une case Innovation. Le montage financier est complexe : prêt de la Caisse des Dépôts et Consignations, fonds de l'Etat, de la Ville, de l'OPHM (c'est un logement social), le groupe Réunica finance deux lits - " nous restons libres du choix des personnes " insiste Thérèse Clerc,... Alors que le budget n'est pas encore bouclé, le dossier s'enrichit d'un nouveau casse-tête. " Nous avons reçu 35 000 euros de la Fondation Caisse d'Epargne et de la Fondation Vinci pour un spa, résume Thérèse Clerc. Or il faut 40 m² de surface, une douche, des toilettes, un aérateur, des vestiaires, ... soit 220 000 euros supplémentaires ! Je tiens à ce spa : c'est un outil de bien-être et aussi d'intégration sociale. Cela ferait rentrer les femmes immigrées du quartier dans la Maison et elles nous en apprendraient beaucoup ! Et avec une participation financière de quelques euros, on pourrait financer notre Université Populaire. " Alors fatiguée, Thérèse Clerc ? On le serait à moins. Pourtant... " Je continue à arpenter la France pour expliquer notre démarche, précise-t-elle. Six projets similaires sont en cours ! " De quoi redonner des forces à la tête de file des Babayagas. http://lamaisondesbabayagas.fr
Financements
Etat : 318 774
Ville : 417 500
Conseil Régional : 303 350
Conseil Général : 88 000
Réunica : 60 000
Résidéo CIL : 90 000
Fonds propres OPHM : 400 409
Emprunts Caisse des Dépôts : 1 724 350
Autres financements envisagés : Fondations 400 000
Emprunt CNAV : 300 000
Financement global : 4 102 383