Une étude mesure, à partir de l'existant, les besoins en personnels accompagnant les personnes âgées en perte d'autonomie vivant à domicile ou hébergées en Ehpad.
Besoins en accompagnement : 0,2 ETP à domicile et 0,7 ETP en Ehpad
La Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES) et l'Institut des politiques publiques (IPP) publient une étude qui mesure en équivalent temps plein (ETP) les besoins en personnels accompagnant les personnes âgées en perte d'autonomie en France. Cette étude recense à la fois les besoins des personnes en perte d'autonomie qui vivent à domicile en exploitant les données des conseils départementaux sur les bénéficiaires de l'allocation personnalisée d'autonomie (APA) et en Ehpad en exploitant les réponses à l'enquête Ehpa. Il s'agit d'un travail statistique, et donc les « besoins » sont rapportés aux effectifs existants, il faut le souligner...
0,2 ETP à domicile
Pour l'année 2021, le besoin d'aide des 786 000 seniors bénéficiaires de l'APA à domicile, estimé en s'appuyant principalement sur les descriptions des plans d'aide établis par les conseils départementaux est évalué à 27 millions d'heures de temps de travail d'aides à domicile consommées chaque mois, ce qui correspond à 179 400 ETP au total (une aide à domicile pour 5 personnes âgées) soit 0,2 ETP par bénéficiaire.
0,7 ETP en Ehpad
En 2019, 730 000 seniors résident en établissement d'accueil pour personnes âgées (dont 594 700 en Ehpad]). Ils présentent des limitations fonctionnelles plus sévères que les seniors en perte d'autonomie qui vivent à domicile. On estime qu'en moyenne un résident en établissement correspond à un besoin de 0,7 ETP.
Des projections à moyen terme
De façon générale, le besoin en ETP croît avec le degré de perte d'autonomie, les résidents en situation de perte d'autonomie sévère (GIR 1 ou 2) ayant des besoins plus importants que ceux qui ont une perte d'autonomie plus modérée (GIR 3 ou 4). En établissement, le nombre d'ETP associé à un résident supplémentaire est supérieur au besoin d'ETP associé à un senior en perte d'autonomie vivant à domicile, à GIR équivalent, en particulier pour les seniors en situation de perte d'autonomie modérée. En effet, même à GIR équivalent, les résidents des établissements sont moins autonomes que les seniors qui vivent à domicile et requièrent davantage d'attention. De plus, les soins éventuellement prodigués par les médecins et infirmiers ne sont pas comptabilisés dans les ETP associés à l'aide à domicile.
Ces résultats pourront être utilisés pour construire des projections à moyen terme de besoins de personnel (en ETP), en fonction des projections du nombre de personnes âgées en perte d'autonomie, de leur répartition entre domicile et établissement et de la composition par GIR de la population des résidents des deux lieux de vie.
Le modèle Livia (Lieux de vie et autonomie) de la DREES permet de réaliser des projections du nombre de personnes âgées de plus de 60 ans jusqu'en 2050, en donnant les répartitions par sexe, tranche d'âge, niveau de perte d'autonomie (approché par le GIR) et lieu de vie (domicile, établissement ou habitat intermédiaire). Les travaux à venir viendront enrichir Livia avec les résultats de la présente étude et les nouvelles projections de population âgée en perte d'autonomie par département, qui sont en cours de réalisation en partenariat avec l'Insee - afin de fournir des projections d'effectifs de personnel nécessaires pour couvrir les besoins, localisés. Ces futures projections sont indispensables pour aider à élaborer les politiques de formation et d'attractivité des métiers concernés, sans lesquelles l'accompagnement des personnes âgées en perte d'autonomie, que ce soit à domicile ou en établissement, risque de pâtir d'un manque de main-d'oeuvre au moment où les générations, nombreuses, du baby-boom arriveront aux âges fortement concernés par la perte d'autonomie.