Dans le n° 162-septembre 2024  - Billet  16957

Ça suffit

À l'heure où ces quelques lignes s'écrivent, les incertitudes politiques sont aussi nombreuses que les caprices de la météo en ce début d'été. Donc soyons prudents.

D'autant que notre secteur d'activité a connu bien d'autres périodes troubles et déprimantes. Mais les équipes, les femmes et les hommes, qui en sont les acteurs du quotidien, sont plus solides qu'on ne croit. Même si la lassitude est leur quotidien. Il faut à nouveau le dire et leur rendre hommage. Car, certes, il s'agit de moyens, mais plus encore j'évoquerais la reconnaissance, l'initiative, le bon sens, la proximité et, surtout, surtout le temps. Ce temps qui est LE composant essentiel pour être fier et satisfait de son rôle et sa mission : « J'ai eu le temps » d'échanger, de faire des soins sans la pression qui me mine et me déprime. Oui, on peut tout résumer en évoquant le « manque » de moyens. Mais la vraie question est surtout : « Qu'en faisons-nous ? »

Les Anglais ont une expression radicale pour exprimer le fait que de remettre des « moyens » ne résout pas tout si l'on ne réfléchit pas en amont à ce que l'on peut en faire intelligemment en modifiant l'organisation. Après tant d'années professionnelles, j'ai la modestie de ne pas avoir de certitudes. Juste le sentiment qu'il devient nécessaire de « renverser la table » ou plus exactement de revoir les schémas et organisations qui depuis tant d'années ne répondent plus aux besoins et éreintent les équipes. Fatigué des colloques ou congrès où de grandes idées sont exprimées en ne donnant comme seule satisfaction que d'avoir échangé entre collègues. Ça suffit, il n'y aura pas de grand soir. Il n'y a qu'une certitude, je vieillis... et je ne suis pas le seul. Alors, cette fois, on se bouge, vraiment.