Chronique d'une catastrophe annoncée
Chaque année les vagues de chaleur frappent un peu plus durement notre territoire. Mais à la différence de 2003, date de la grande canicule responsable des 15 000?décès supplémentaires évitables parmi les personnes âgées, les dispositifs d'anticipation, de vigilance et d'alerte sont aujourd'hui installés dans les établissements. Les habitudes sont prises, les réflexes adoptés, les professionnels connaissent les gestes pour protéger et soulager les plus fragiles.
Selon Santé publique France, près de 33 000 décès sont attribuables à la chaleur entre le 1er juin et le 15 septembre sur les neuf années que compte la période 2014-2022, dont 23 000 concernent des personnes âgées de 75 ans et plus. Et ce chiffre aurait encore augmenté l'année dernière atteignant 7 000 décès, sans pour autant faire la une des tabloïds.
Alors à qui la faute ?
Au manque de professionnels, clament les associations, dont l'AD-PA, qui rappelle les difficultés croissantes des établissements et services à domicile. Pour Pascal Champvert, « l'État et les départements sont responsables de cette catastrophe annoncée puisqu'ils organisent la diminution progressive du nombre de professionnels. » Avec une inflation à 6 % et des dotations en augmentation moyenne de 2 à 3 %, les établissements ne pourront pas faire face, à moins de réduire leurs dépenses RH... Est-ce vraiment la réponse souhaitée ?
On dirait bien que le serpent se mord la queue...
En attendant, les températures grimpent...