Chutes : mieux vaut prévenir que tomber
Selon l'étude menée par les caisses de retraite complémentaire Agirc et Arrco, la prévention permet de limiter les chutes chez les personnes âgées. Synthèse.
Première cause de mortalité accidentelle chez les plus de 65 ans, la chute apparaît comme un événement banal et fréquent. Face à ce fléau, la priorité doit être donnée aux stratégies préventives. Les centres de prévention des caisses de retraite complémentaire Agirc-Arrco mettent en oeuvre depuis de nombreuses années une démarche destinée à réduire les risques de chutes.
Pour en mesurer les effets, l'Agirc et l'Arrco ont mené en 2010 une étude auprès de la population fréquentant ses 11 centres de prévention. L'étude " Préserver l'équilibre pour prévenir les chutes " s'est attachée à évaluer la réalité des chutes chez ces personnes, puis à mesurer l'impact des actions collectives d'initiation et de sensibilisation à l'équilibre. Les données recueillies lors de la consultation mettent en évidence les points suivants :
- il existe des relations entre l'échec au test de la station unipodale (être debout sur un pied), indicateur de risque de chute, et l'âge, les problèmes orthopédiques ou la prise de médicaments
- il existe une relation entre le risque de chute et l'obésité.
- le risque de chute pourrait commencer à augmenter dès 55 ans et non uniquement avec le grand âge.
L'étude montre une amélioration significative des résultats, consécutive au parcours de prévention de cinq semaines proposé dans les centres. Les aspects subjectifs ont été mesurés à l'aide de deux outils :
- les EVA, échelles visuelles analogiques.
- l'échelle ABC de confiance.
A l'aide des EVA, on constate une diminution de la peur de sortir, mais pas d'amélioration du bien-être de la personne. L'utilisation de l'échelle ABC montre une stabilité pour les actes réputés inquiétants, comme descendre un plan incliné, évoluer sur un trottoir gelé. Elle montre en revanche une amélioration pour les actes quotidiens : se déplacer dans la maison, monter et descendre les escaliers, se pencher pour ramasser un objet...
Les impacts subjectifs soulignent une nette amélioration de la confiance en soi, notamment pour les activités quotidiennes. Le bénéfice physique induit un bénéfice social : en reprenant confiance, la personne sort de l'isolement et l'activité, y compris physique, augmente.
Marie-Suzel Inzé
Chiffres
- Le nombre de chutes des personnes âgées de plus de 65 ans est estimé à plus de 2 millions par an.
- Chaque année, 450 000 chutes, chez les plus de 65 ans (soit 84% des accidents de la vie courante), nécessitent un recours aux urgences hospitalières.
- En France, les chutes seraient responsables de 12 000 décès par an. Chez les plus de 65 ans, elles représentent près de 50% des décès par traumatismes.
- Le risque de récidive après une première chute est multiplié par 20 et la mortalité par 4.
- Le coût total estimé des consommations de soins associées à une chute était de 7 milliards de francs (1,07 milliards d'euros) en 1995.