Christine Jeandel, vous êtes la directrice générale du groupe. Que s'est -il passé en 2014 ?

Eurazeo PME a pris le contrôle de Colisée en prenant 64% de la société, 30% reste au fondateur Patrick Techeney et 6% au management. Nos trois principaux objectifs sont de renforcer le réseau d'établissements en France, de concrétiser le travail qui avait été fait en Chine depuis plusieurs années et d'étudier un développement sur une ou deux nouvelles plateformes ailleurs en Europe. Notre objectif consistant à doubler de taille sur la partie exploitation de la société d'ici trois à cinq ans.

Quelle est la valeur ajoutée apportée par le nouvel actionnaire ?

Eurazeo est une société d'investissement particulièrement structurée qui nous apporte son expertise à la fois sur le plan de l'immobilier (Eurazeo immobilier), des finances et une expertise poussée sur la RSE car c'est une des cheval de bataille d'Eurazeo qui considère que si on veut faire des investissements durables, il faut s'intéresser à l'ensemble des parties prenantes: actionnaires mais également clients, salariés, fournisseurs et qu'il nous faut être citoyens sur le sujet.

Sur la capacité financière nous avons levé, au moment de l'opération, en octobre 2014, 100 millions d'euros de manière à financer la croissance. Non seulement nous avons de l'ambition mais en plus nous en avons les moyens.

C'est de la dette ?

Oui principalement de la dette bancaire classique. Enfin il y a aussi une valeur ajoutée concernant l'internationalisation. En 2014 ils ont notamment ouvert un bureau à Shangaï pour aider leurs participations non présentes en Chine à pouvoir nouer un réseau relationnel et à faire du business.

Colisée avait une longueur d'avance en étant présent en Chine depuis plusieurs années, ce qui m'a permis de procéder à la signature d'un joint venture avec China Merchant en octobre 2014. Mais l'appui des représentants locaux d'Eurazeo nous donne une assise et une crédibilité supérieure pour avancer plus vite, notamment vis-à-vis des autorités locales et des sociétés commerciales.

Qu'est ce qui vous a motivé personnellement dans ce challenge d'intégrer Colisée ?

J'avais envie de reprendre une aventure de développement. Faire grandir une entreprise, et faire grandir les équipes, c'est cela qui me passionne. Avec Colisée il existait à la fois une plateforme de qualité - Patrick Teycheney a construit tous ses établissements - et parfaitement adaptés à la réalisation du métier, avec une équipe expérimentée qui nous permet d'aller vite.

Colisée n'est présent que sur les EHPAD ?

Nous sommes présents sur les EHPAD et les soins de suite mais pas sur le domicile. Colisée avait déjà opéré un virage vers le SSR, virage que j'ai pris aussi en l'accélérant mais nous resterons sur des soins de suite très spécialisés, à forte valeur ajoutée. La dernière acquisition que nous avons réalisée en région PACA est une clinique de réadaptation nutritionnelle, près de Marseille.

Le marché des cliniques est plus mature qu'à une certaine époque mais il reste des opportunités. Depuis le 1er octobre 2014 nous avons réalisé 13 acquisitions. Après nous devons mener un travail d'intégration des systèmes d'information mais surtout sur le plan managérial pour que chacun des directeurs d'établissement et des membres des équipes intégrées se retrouvent derrière la marque Colisée, ses valeurs et son système d'assurance qualité.