Comment favoriser le "Bien vivre" en EHPAD .
Le colloque organisé le vendredi 4 décembre 2015 à la Maison de la Chimie à Paris par l'Agirc-Arrco sur le thème du "Bien Vivre" en maison de retraite entendait explorer les pistes pour mieux accompagner les personnes âgées dans leur vie en établissement.
Cet accompagnement passe par la prévention et la santé bucco-dentaire, la nutrition, l'adaptation des menus aux envies des résidents et pas seulement à leurs besoins nutritionnels, à l'aménagement de l'espace pour adapter les locaux aux déficiences visuelles et auditives.
Le professeur Luc Cynober, du CH Cochin-Hôtel Dieu (AP-HP), montre que la nutrition/dénutrition et un problème qui concerne surtout les personnes fragiles. "La fragilité est réversible, la dépendance ne n'est pas". La fragilité est réversible par des moyens simples : des exercices physiques adaptés, une nutrition qui doit faire la part de la qualité et de la quantité, quitte au besoin à l'enrichir.
Il signale une étude non encore parue qui souligne que les exercices physiques entraînent une légère inflammation chez les sujets âgés de 86 ans. Cela signifie que l'exercice doit être très "modéré".
Qualité de vie au travail et RPS
Mais il faut aussi que les équipes de soignants trouvent du sens dans leur travail. Tout ce qui est bon pour les résidents n'est pas forcément bon pour les soignants, aussi faut-il reconnaître les soignants dans leurs savoir-faire et leur savoir-être. Cela suppose d'avoir une organisation qui n'est pas stigmatisante et qui permette l'expression de chaque individu. La question du management est évidemment essentielle : le directeur doit savoir écouter mais cela implique aussi d'avoir une stratégie des ressources humaines qui soit en cohérence avec le projet d'établissement. Ainsi Sylvie Darné, directrice du pôle EHPAD de la Mutuelle MBV montre comment un concept peut à la fois assurer la cohésion des équipes et stimuler la bientraitance et le respect des personnes âgées.
Alice Casagrande, directrice de la formation et de la vie associative à la FEHAP, a souligné que "la recherche des maltraitances commence parle fait de dire les choses et de nommer ce qui est bien". L'encadrement doit être à sa place c'est à dire ne pas être ni trop gentil ni pas assez gentil, ni équitable ni inéquitable, mais de savoir quel niveau d'exigence est nécessaire pour que le travail soit bien fait. Elle a fait remarquer également que le travail en institution peut aussi conduire au besoin de se ressourcer : "l'épuisement éthique existe aussi".
Jean-Marc Blanc, directeur d'EHPAD, spécialisé en risque psycho-sociaux, a confiance dans la constitution de groupes de parole pour créer du lien et faire que les salariés puisse mieux comprendre leurs façons respectives de travailler : "j'aime expliquer ce que je fais et pourquoi je le fais". Il faut jouer collectif et fédérer les salariés autour d'un intérêt commun. "Il faut aussi reconnecter le sommet et la base". Au besoin il faut faire appel à un psychologue extérieur à l'établissement pour dénouer des situations conflictuelles.