Des experts de la Fédération des Centres mémoire contestent l'étayage par l'échelle de Reisberg de l'interdiction de conduire pour les malades d'Alzheimer même au stade léger.
Conduite automobile : il était inutile de ressortir l'échelle de Reisberg
« Renaissance de l'échelle de Reisberg : les vieux pots font-ils les meilleures soupes ? » s'est interrogé un groupe d'experts piloté par la Fédération des centres mémoire (FCM) dans une analyse bibliographique et critique de cette échelle après la publication d'un arrêté du 28 mars stipulant que la conduite automobile est désormais interdite à toute personne présentant une maladie d'Alzheimer ou apparentée dès le stade léger de la maladie, c'est-à-dire au stade 3 de l'échelle de Reisberg.
Plusieurs questions à la clé sur cette échelle, guère utilisée en gériatrie comme en neurologie en 2022. D'où vient-elle ? Est-elle adaptée à l'évaluation d'un trouble neurocognitif ? A quoi correspond le stade 3 ? Le stade 3 détermine-t-il de façon pertinente l'apparition de troubles visio-spatiaux ou attentionnels justifiant l'arrêt de la conduite ? Et surtout une dernière question : faut-il utiliser à nouveau l'échelle de Reisberg ?
La réponse est sans appel : non ! « Cette échelle présente plusieurs inconvénients pour la pratique clinique en 2022. Construite en 1982, elle n'est plus utilisée dans nos consultations et sa validité peut être remise en cause après quarante ans de connaissances accumulées sur la maladie d'Alzheimer ».