Les universités d'été 2013 de l'ANAP organisées à Nantes ont pris pour thème cette année « l'évaluation et l'usage des indicateurs », une exigence imposée à notre système de santé pour améliorer sa performance et la qualité de ses services.
Connais-toi toi-même avec des indicateurs...
La notion même d'indicateur répond à l'exigence d'évaluation de l'action publique, évaluation et comparaison qui ne peuvent se faire sans données concrètes, donc sans indicateurs. Christian Anastasy, directeur général de l'Anap a d'ailleurs rappelé le texte de la déclaration des droits de l'homme et du citoyen qui souligne l'exigence démocratique :«la Société a le droit de demander compte à tout Agent public de son administration».
Reste qu'il est possible de créer toutes sortes d'indicateurs mais qu'il est essentiel de se poser la question de leur pertinence : quoi mesurer, dans quel but. Ne pas gaspiller l'argent public est une noble visée, encore ne faut-il pas surcharger de tâches périphériques les professionnels.
A trop vouloir d'indicateurs exotiques, le danger est de rendre les évaluations contreproductives. Les débats engagés en séance plénière ou en atelier ont bien montré qu'il n'est de bons indicateurs que ceux qui sont co-produits par les acteurs des prises en charge, que ce soit dans le domaine sanitaire ou médico-social.
Que sait-on sur la performance ?
Christian Sicotte, de l'université de Montréal, a souligné que c'est un concept difficile à circonscrire car il y a trop de modèles. Il a décrit les 4 modèles dominants qu'il voit davantage comme des modèles complémentaires plutôt que concurrents. «Il ne faut pas rechercher la maximisation mais l'équilibre optimal entre des parties antagonistes. Par exemple la qualité des soins et les qualités financières sont rarement regardées en même temps». Il conclut en affirmant qu'il faut «conjuguer la multidimensionnalité et la mesure sommative d'un organisme». Une tâche complexe....
Les limites de l'évaluation et des indicateurs.
L'évaluation est difficile dans les secteurs où l'humain prédomine : le médico-social, la psychiatrie... Mais ce n'est pas impossible. Il faut seulement associer les acteurs à la construction de l'indicateur, afin de donner du sens à la mesure. Un participant pose la question : la performance est-elle soluble dans le médico-social ? Un autre souligne les carences administratives des établissements et l'absence de système d'information...