Gérard Barbier, directeur-général-exécutif du Groupe Edenis, nous précise les forces d'un groupe centré sur les résidences médicalisées.
Construire un modèle alternatif et différent pour demain
Votre groupe est spécialisé sur les Ehpad. Comment réagissez-vous face au vieillissement de la population accueillie ?
Avec le vieillissement de la population et le développement des services de maintien à domicile le profil de nos résidents s'est modifié, la moyenne d'âge est de 87 ans et les nouveaux entrants sont de plus en plus dépendants. Cette dépendance peut être physique mais aussi cognitive puisque la maladie d'Alzheimer et maladies apparentées sont directement corrélées à l'âge.
EDENIS a réagi en augmentant sa capacité d'accueil pour les patients atteints de troubles cognitifs, en intégrant des aides au transfert dès la conception de ses nouveaux établissements (rails encastrés) et surtout en développant des prises en charge personnalisées et adaptées aux capacités restantes de nos ainés. Espace Snoezellen, zoothérapie, arthérapie, formation à la méthode Montessori adaptée à la personne âgée, sont autant d'atouts qui nous nous permettent de revendiquer une expertise reconnue en la matière.
Quels sont les forces de votre groupe ?
Implantés en Midi-Pyrénées, nos 18 EHPAD bénéficient des atouts d'une région phare pour la gériatrie. Toulouse possède le seul Gérontopole à ce jour et EDENIS met à profit cette opportunité pour développer un partenariat avec les équipes du Professeur Vellas, répondant toujours présent pour les projets visant à promouvoir la santé des personnes âgées.
Nous participons également à l'équipe territoriale «Vieillissement et Prévention de la Dépendance» et sommes actifs dans le développement de la télémédecine, aidée en cela par le GCS télémédecine, l'e-Santé du Professeur Lareng et l'Agence Régionale de Santé. Cet engagement résume notre volonté d'intégrer nos établissements dans le parcours de santé de la personne âgée en facilitant les flux entre le sanitaire et le médico-social tout en évitant des hospitalisations inutiles et préjudiciables.
Quelles évolutions envisagez-vous pour les prochaines années ?
Avec près de 30 ans d'expérience, le groupe a su s'adapter aux mutations du secteur et aux évolutions de la prise en charge des personnes âgées dépendantes, EDENIS se veut acteur, novateur et promoteur dans le parcours de soin et de vie du résident. Nos deux axes de développement portent sur la prise en charge de la grande dépendance et sur la prévention de son apparition au travers du dépistage de la fragilité et la promotion des actions de prévention.
Le modèle non lucratif a-t-il de l'avenir ?
Le modèle associatif a été souvent le pionnier dans notre secteur d'activité. A l'origine de différentes solutions novatrices comme les premiers CANTOU, il est beaucoup moins contraint par les enjeux de rentabilité. Encrées dans une logique de territoire, les associations sont au coeur des enjeux de proximité. Véritable acteur dans l'économie sociale et solidaire, ce modèle place les personnes fragilisées au coeur de son action. Fortement dispersés, les établissements non lucratifs seront probablement contraints à se rapprocher ou à minima à organiser une plus grande coordination.
Préserver le bien-être et l'autonomie de nos résidents dans une approche plus humaine, solidaire et responsable marquée par le profond respect de l'individu. Unir nos forces pour construire un modèle alternatif et différent pour demain en portant un autre regard sur l'accompagnement du grand âge.