Si les établissements sont sous haute tension, il semble en être de même pour les relations entre les agences régionales de santé et les directeurs d'EHPAD de la fonction publique hospitalière.
Coup de froid sur les relations entre ARS et D3S
Renouer le dialogue... En mars dernier, le "Groupe Contact", groupe d'échange rassemblant des Directeurs généraux des agences régionales de santé (DGARS) et les représentants des directeurs de la fonction publique hospitalière, s'est réuni sous l'égide de l'administration centrale. Il ne s'était pas réuni depuis décembre 2016. Ce groupe a été créé après la loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST), à la demande du Syncass-CFDT, « afin de traiter des difficultés dans les relations entre les ARS et les chefs d'établissement. » Une réunion bienvenue alors que les syndicats de directeurs de l'hospitalière pointent du doigt des difficultés de relations avec les ARS dans un contexte tendu pour les établissements. « Un certain nombre d'ARS sont dans des postures rigides. Cela dépend des territoires. Les directeurs se plaignent d'une absence de soutien de la part des tutelles. Le dialogue a du mal à s'installer », déplore Pascal Martin, secrétaire général adjoint du CH-FO.
Mouvement de caporalisation
« Nous constatons de plus en plus de brutalité dans le management des ARS. C'est un mouvement de caporalisation de la part des tutelles qui se propage. « On enferme les directeurs dans un rôle de greffier administratif. Si les mesures de redressement demandées par l'ARS à l'établissement ne sont pas mises en oeuvre assez rapidement, le directeur saute. La part de la rémunération statutaire des directeurs est en baisse alors que la part de la rémunération par primes et indemnités augmente. Nous dénonçons le détournement de la part liée aux résultats, dans la prime de fonctions et de résultats (PFR) comme élément de pression de la part des ARS », critique Yves Richez, animateur du collectif des Directeurs UFMICT-CGT.
« Il y a une opacité dans le choix des candidats et dans les short-lists pour les chefs d'établissement. On s'étonne que certains postes ne soient pas publiés par les agences régionales de santé auprès du centre national de gestion (CNG). On assiste au gel de certains postes pour mettre en place des directions communes, des intérims », note pour sa part Frédéric Cecchin, vice-président D3S du Syndicat des manageurs publics de santé (SMPS).
« S'entendre sur les choix et la communication, entre chef d'établissement et DG d'ARS lorsque les crises se durcissent est une nécessité car les mesures prises sont d'abord en application des politiques publiques et de la contrainte budgétaire et tarifaire. Les difficultés doivent ainsi être partagées et assumées en commun, chacun dans son rôle et sa responsabilité. De nombreux chefs d'établissement se sentent peu soutenus dans ces situations », souligne le Syncass-CFDT.
Le Syncass-CFDT réclame de fait que le "Groupe Contact" se réunisse deux fois par an pour conforter le lien entre les intervenants et proposer des améliorations en libre discussion car il ne s'agit pas d'une instance formelle mais d'un lieu favorisant des relations de qualité entre les interlocuteurs par la confrontation des attentes. « Le contexte de la succession des plans d'économies, les recompositions par les GHT et l'urgence à traiter la désertification des directions d'établissements médico-sociaux rendent cette démarche très opportune. »