Les départements sont en grande difficulté. Déjà en 2015, une dizaine de départements en difficulté avaient réclamé une aide de 250 millions d'€. 50 millions leur avait été accordés dans un fond de soutien exceptionnel (budget rectificatif 2015).
Crise des départements: qui va trinquer ?
En 2016, on parle de 30 à 40 départements qui pourraient ne plus pouvoir faire face à leurs engagements, et Dominique Bussereau, président de l'Assemblée des département de France, dans une interview a parlé de 70 à 80 départements en 2017. Il souligne que les départements arrêteront de financer ce qui n'est pas de leur compétence comme les routes, les voies ferrées, les universités, le haut débit. " Nous allons entrer dans une guerre totale avec l'Etat ", a-t-il déclaré.
En fait la charge des départements augmente chaque année de 9 à 10% suivant l'ADF. En 2014 3,3 Md€ avaient été laissés à la seule charge des départements. La dette de l'Etat à l'ensemble des départements avoisine les 55 milliards.
Le bureau de l'ADF réuni le 17 février 2016 rappelle que la situation financière des départements " nécessite une décision rapide et claire de la part du Gouvernement... Beaucoup d'entre eux ne pourront plus participer aux investissements des Contrats de Plan Etat-Régions (CPER) et beaucoup devront cesser de verser aux Caisses d'Allocations Familiales le montant des crédits du RSA. " En conséquence, l'ADF demande à ce que le financement du RSA soit pris en charge directement par l'Etat.
Et les personnes âgées ?
La FNAPAEF dans un communiqué fait part de son inquiétude concernant la crise touchant les départements qui mettent en difficulté les EHPAD. Jusqu'où nous conduira l'asséchement des financements aux personnes âgées?
Département et Etat font de la rationalisation budgétaire au dépend des personnes âgées dont le reste à charge est déjà difficile à supporter. Résidents qui ne peuvent plus payer leur hébergement en EHPAD, service à domicile à la limite du dépôt de bilan, déshabilitation de l'aide sociale de certains hébergements, les personnes âgées vont trinquer.
" Les départements ont réclamé la gestion de l'APA à sa création. S'ils se sont tiré une balle dans le pied, ce n'est pas aux personnes âgées d'en payer le prix ".
Quelles perspectives pour demain ?
" L'instauration d'un tarif progressif en fonction des revenus est à l'ordre du jour et l'intoxication des esprits est en marche, écrit la FNAPAEF. Ne le pratique-t-on pas dans les crèches ? Ce discours nous a été tenu par les représentants de l'Assemblée des Départements de France lors de groupes de travail. Sauf que la caisse d'allocations familiales joue le rôle d'amortisseur par l'allocation de frais de garde. Et que certaines entreprises ou comités d'entreprises apportent un complément. Rien ne vient amortir le tarif hébergement d'autant que les allocations logement se réduisent considérablement ".