Dans le n° 13-octobre 2011  415

De l'impact des correspondants Santé orale en EHPAD

La présence de correspondants Santé orale améliore-t-elle la santé bucco-dentaire des résidents en EHPAD ? Les résultats à mi-parcours de l'étude ESOPAD menée en région Rhône-Alpes ne sont pas significatifs.

Démarrée en janvier 2009, l'étude ESOPAD (1) (Étude sur la Santé Orale des Personnes Âgées Dépendantes) est destinée à comparer l'impact sur la santé orale des résidents d'une formation continue par des pairs (correspondants Santé Orale) versus une formation standard.

Menée en collaboration par SOHDEV (Santé Orale, Handicap, Dépendance Et Vulnérabilité) et au Réseau SBDH-RA (Réseau Santé Bucco-Dentaire & Handicap Rhône-Alpes) et de l'association ACPPA, l'étude a permis la mise en oeuvre d'un programme de santé orale au sein de 12 établissements de l'ACPPA : sensibilisation, formation, dépistage, soins bucco-dentaires et suivi.

Conduite entre janvier 2009 et décembre 2011, l'étude suit deux groupes de résidents à l'état de santé orale identique (2). Dans le groupe 1, les professionnels paramédicaux ont bénéficié d'une séance de formation dispensée par les chirurgiens-dentistes de SODHEV. Dans le groupe 2, des correspondants désignés dans l'établissement et formés par les chirurgiens-dentistes de SODHEV ont effectué des séances régulières de formation.

Voici les premiers résultats à mi-parcours, sur un échantillon de 318 résidents contre 455 au départ (décès, déménagement...). Le temps écoulé entre les deux examens de dépistage est de 329 jours (Groupe 1) et 297 jours (Groupe 2).

Les indicateurs de santé bucco-dentaire ont été significativement améliorés au terme de deux séances en moyenne de prise en charge entre avril 2009 et janvier 2010. En fin de soins, la prévalence de la carie est passée de 74,4 % à 50,9 % dans le Groupe I de 76,7 % à 50,7 % dans le groupe II. Le nombre de dents cariées par résident est passé de 2,6 à 1,8 dans le groupe I et de 3,5 à 1,9 dans le groupe II.

Dans l'un et l'autre groupe, de nombreuses extractions ont été nécessaires. Cela s'est traduit par une augmentation significative du nombre de dents absentes (21,4 à 22,5 dans le groupe I ; 18,3 à 20,3 dans le groupe II) et à une quasi constance du nombre de dents obturées en fin de traitement.

En février 2010, après le deuxième dépistage, le nombre moyen de dents cariées par résident a chuté de 11,5 % dans le groupe I et de 31,4 % dans le groupe II. Toutefois ce nombre a augmenté entre la fin des soins et le second dépistage (environ 20 % dans les deux groupes). La prévalence de la carie dentaire reste très élevée en raison de l'apparition de nouveaux cas et de la persistance de cas non traités. Le programme aura permis une baisse, non significative, de la prévalence entre les deux dépistages.

L'ensemble des résultats met en évidence un état bucco-dentaire légèrement meilleur dans le groupe II bien que non significatif en termes d'indices carieux et de prévalence. Il Il est donc trop tôt pour conclure à un effet bénéfique de l'une des deux formations.

Marie-Suzel Inzé

(1) Les résultats complets à mi-parcours sont disponibles sur www.sohdev.org/

(2) selon l'indice simplifié d'hygiène orale (OHI-S de Greene et Vermillion)

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