Le médecin du travail intervient à la demande des salariés et/ ou de leur direction pour analyser, évaluer et établir des diagnostics visant à améliorer les conditions de travail. En EPHAD, les TMS génèrent des douleurs (du fait des gestes répétitifs) voire des arrêts de travail. D'où l'importance des actions menées par le médecin du travail. Le point avec le Dr Christiane Forest-Ley, médecin du travail au SEST.
De l'utilité du médecin du travail pour adapter les postes
Des visites régulières
Les salariés rencontrent leur médecin du travail dans le cadre d'une visite périodique obligatoire (SIR ou non), dont l'espacement est allongé depuis le vote de la loi El Khomri. Cette visite permet d'évaluer l'état de santé du salarié, vérifier les vaccinations obligatoires, réaliser des examens complémentaires, mais aussi échanger sur les conditions de travail et la santé en général. Le salarié peut également solliciter une visite occasionnelle avec le médecin du travail en cas de problèmes de santé au travail (physiques et/ou relationnels). Le médecin du travail a alors la possibilité de demander une étude de poste et des conditions de travail, rédiger des préconisations et les formuler à l'employeur dans le cadre d'un échange spécifique.
Un travail pluridisciplinaire
Membre du Comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), le médecin du travail participe aux réunions trimestrielles. Il émet des propositions et travaille avec le directeur pour proposer des campagnes de sensibilisation, par groupe de métier, chacun ayant ses spécificités propres (secteur administratif et secteur médical). Les actions de prévention collective consistent à utiliser des équipements de protection collectifs (EPC), comme les rails de plafond, lève malade, releveur ou tapis de pesée. Il faudrait prioriser leur utilisation car ils permettent de soulager les dos ainsi que les membres supérieurs et inférieurs. On observe pourtant une réticence au maniement de ces équipements, qui nécessitent du temps à installer. Il est donc essentiel de renouveler les formations et les démonstrations pour apprendre aux équipes à les utiliser efficacement.
Une relation de confiance
Le plus important reste l'écoute et le soutien. Il faut accorder du temps à chaque salarié pour qu'il connaisse son médecin du travail et développe avec lui une relation de confiance. Ensemble, ils trouveront les solutions adaptées à chaque difficulté : alternance de tâches, organisation de l'espace de travail, accompagnement psychologique (il peut être très douloureux de voir mourir une personne âgée qu'on a accompagnée ou être confronté à des familles agressives ). Il faut aussi lutter contre le sentiment de non reconnaissance ou l'usure professionnelle, améliorer les relations au sein des équipes. Le médecin doit pouvoir appréhender les situations de manière globale et reconnaître les premiers signes de difficulté voire de burn-out, qui débutent souvent par une grande fatigue.