Sur le grand âge, le Premier ministre a juste annoncé parmi « les grandes directions sur certains sujets », l'ouverture d'un dialogue avec le Parlement et les départements sur le bien vieillir et le maintien à domicile. C'est peu et vague.
Déclaration de François Bayrou : d'autres réactions
AD-PA : le grand âge mis de côté
L'Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA) regrette dans un communiqué du 14 que le Premier ministre n'ait évoqué « qu'à demi-mot le sort des personnes âgées vulnérables et des professionnels qui les accompagnent alors même que les établissements et services à domicile connaissent une crise financière majeure et que le projet de Loi de programmation Grand Age Autonomie est susceptible de faire largement consensus ». Elle dénonce un sujet « mis sous le tapis », à peine plus de 2 ans « après les révélations du livre les Fossoyeurs et une campagne de contrôles lancée à grand renfort de communication ». Elle demande à l'exécutif de mettre à l'agenda parlementaire le projet de loi de programmation pluriannuelle votée dans Loi Bien vieillir) et mettre en place un ratio minimal de personnel (le 8 pour 10 annoncé il y a 18 ans en établissement) et l'équivalent à domicile. En ce qui concerne la promesse réitérée du remboursement intégral des fauteuils roulants, elle demande la garantie qu'il s'appliquera aux plus de 75 ans.
Fnaqpa : quand bien même une phrase courte
La Fédération nationale Avenir et Qualité de vie des personnes âgées (Fnaqpa) a choisi, elle, de se féliciter que le Premier ministre « ait cité l'accompagnement du grand âge comme une priorité politique, quand bien même cela s'est exprimé par une unique phrase courte ». Pour elle, « face aux difficultés structurelles du secteur, économiques, sociales et d'image et à la souffrance des professionnels », il est urgent de « s'atteler à la transformation de notre modèle d'accompagnement pour lui redonner l'attractivité qu'il mérite : tant à l'égard des professionnels que des personnes âgées accompagnées en domicile et en établissement ». Elle appelle à un plan d'actions à court terme en faveur du grand âge « qui ne passera pas nécessairement par de nouveaux moyens improbables, mais par des mesures d'efficience sur lesquelles [elle] se tient prête à fournir des propositions et à débattre avec le Gouvernement. »
Uniopss : rafistolages permanents
Pour l'Uniopss, « la déclaration de politique générale de François Bayrou a plus tenu du discours de la méthode de l'action publique, comme voie de passage gouvernementale en lien avec l'instabilité politique, que d'un programme d'actions précis » mais, souligne-t-elle, « l'action publique dans les champs des solidarités et de la santé nécessite une vision claire, partagée et avec des responsabilités des décideurs publics efficacement réparties et exercées ». Pour elle, plusieurs marqueurs significatifs doivent permettre en 2025 « de mesurer la volonté d'agir ». En ce qui concerne le grand âge, elle pose la question : « quand passerons-nous de rafistolages permanents à un cap clair, alors que le mur démographique est devant nous ? »