Les dépenses sociales vont-elles être les otages d'un bras de fer entre l'Etat et les départements dont la Cour des comptes confirme la dégradation financière ? Les signaux d'alarme sont là.
Départements : la petite musique du « nous ne paierons pas »
Après la parution du rapport de la Cour des Comptes, Départements de France publie un communiqué courroucé titré « Réduction des dépenses des collectivités territoriales, mais de qui se moque-t-on ? ». L'association d'élus dénonce la poursuite du «mouvement de défausse de l'État sur les collectivités territoriales », en rappelant qu'à l'issue du second tour des législatives le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a réclamé cinq milliards d'euros d'économies supplémentaires, dont deux à la charge des collectivités territoriales, « car leurs dépenses continuent d'augmenter ».
Or la Cour des Comptes souligne la détérioration très rapide des finances départementales, avec des recettes en berne et des dépenses sociales qui explosent.
Dans le mur en klaxonnant
« Sur les 2 milliards, les Départements peuvent effectivement contribuer à hauteur de 770 millions, a ironisé François Sauvadet, président de Départements de France « il leur suffit de ne pas appliquer la hausse du RSA de 4,6 % du 1er avril pour économiser 500 millions et laisser l'État assumer seul les conséquences de l'accord sur les oubliés du Ségur pour en ajouter 270 autres » - nouvelle allusion à l'application des accords du 4 juin dans la branche sanitaire, médico-sociale et sanitaire à but non lucratif (Bass) déjà l'objet d'un communiqué alarmiste.
« De 14 Départements en grande difficulté en 2023, nous arriverons à 30 à la fin de l'année », s'alarme-t-il. « Si l'on continue comme cela, certains se trouveront en cessation de paiement et je souhaite bon courage à la tutelle préfectorale pour trouver des recettes quand on ne peut plus lever l'impôt ! Le temps n'est plus aux déclarations incantatoires et à la défausse permanente. La solidarité a un coût qu'il faut assumer. Faire porter aux autres les belles promesses que l'on sait pourtant intenables ne fait que nous précipiter tous dans le mur en klaxonnant », a conclu le président de Départements de France.