Dépendance
La langue française est riche. C'est sa fierté. Certains termes peuvent cependant recouvrir plusieurs domaines. La dépendance en est un, malheureusement, très usité actuellement. Il faut dire que sincèrement les circonstances sont contrariantes.
La crise sanitaire a permis de prendre conscience de notre « dépendance » nationale et désastreuse pour de nombreux médicaments ou protections dont la production a été délocalisée dans des pays lointains, où les salaires sont plus faibles et les normes moins rigoureuses.
Notez que souvent ce sont les responsables de ces décisions qui claironnent aujourd'hui que c'était une erreur et une fragilité. Donc... marche arrière. Mais la lourdeur de ce « retour » n'en permet pas un délai court. Même constatation pour l'énergie et certains produits essentiels pour l'agriculture, dont l'approvisionnement est désormais en précarité du fait de la guerre en Ukraine.
Bref, nous découvrons, mais surtout celles et ceux qui sont les vrais décideurs et apparaissent au palmarès des « experts », ce qu'est la dépendance, quasi programmée. Nous le savons et le regrettons souvent.
Ce terme est aussi celui employé pour évoquer l'âge et la vieillesse. Mais avec moins d'écho, médiatique ou politique, depuis de nombreuses années. C'est connu, le sujet ne concerne que les autres... Sans être prophète, j'ai souvent écrit que bien des dossiers ne pouvaient avancer que du fait de crises. Admettons qu'en l'occurrence, c'est le cas. Et plus encore, car est venu s'ajouter un tsunami littéraire qui agite tout notre secteur et même, fait rare, le grand public.
Pour l'âge, écartons le terme de dépendance et parlons d'adaptation de la société au vieillissement. Ce sera déjà une satisfaction.