Après vingt ans de bons et loyaux services, l'outil Pathos donne encore satisfaction à ses utilisateurs. Toutefois, un toilettage des ordonnances était nécessaire. Invité aux 3èmes rencontres annuelles de la FFAMCO, le Pr Jean-Luc Novella qui préside le comité scientifique travaillant sur les référentiels Aggir et Pathos a fait le point sur ce chantier.
Des nouvelles du toilettage de l'outil Pathos
Le premier élément refondateur de l'outil de Pathos est de réactualiser les ordonnances. « C'est à partir de ces ordonnances, lors de la coupe Pathos, que le PMP est défini. Elles déterminent les temps des soignants : temps infirmier, psychologue, médecin gériatre, les consommations en radiologie ou en biologie... La population actuelle en EHPAD et les stratégies de prise en charge ont évolué, les ordonnances étaient devenues obsolètes», rappelle le Pr Jean-Luc Novella, président du comité scientifique AGGIR/PATHOS.
Le groupe de travail chargé de la révision de précisément 180 ordonnances comprend six médecins gériatres et est épaulé par un comité d'appui, composé de représentants des différents corps de métier : infirmier, pharmacien, médecin-coordonnateur, pharmacien, ergothérapeute ou encore psychologue, orthophoniste, pour affiner les évaluations. Ce volet du chantier du comité scientifique a été mené à bien. Les 180 ordonnances ont été rédigées par un binôme de gériatres puis systématiquement revues par tous les corps soignants. «A ce stade, il ne s'agit que d'un corpus d'ordonnances "martyres" et non d'ordonnances finalisées. Il faut un retour terrain pour que ces ordonnances soient le plus consensuelles possible», précise le Pr Novella. De fait, une étude a débuté auprès d'un échantillon de 180 EHPAD. Chacun devra revoir les temps pour 10 ordonnances. La phase 3 sera alors celle des arbitrages.
Quoi de neuf dans les ordonnances?
Le comité scientifique a apporté quelques évolutions aux ordonnances : individualiser les soins dentaires, les pathologies digestives, l'obésité qui devient prévalente dans les soins en EHPAD. Autre changement majeur : l'intégration du temps de préparation des soins. « L'outil Pathos, dans son modèle initial, ne tarifie que les soins, une fois le soignant entré dans la chambre. Cet aspect des choses était très questionnable, on a demandé d'intégrer le temps de préparation des soins. Les infirmières ont un gros temps de préparation », souligne le Pr Novella.
Intégrer la prévention dans le calcul du PMP
Jusqu'à présent la prévention n'était pas valorisable dans l'outil Pathos. La donne devrait changer. Le comité technique a pré-identifié un certain de risques de nature à être fréquents en EHPAD : la dénutrition, la chute, l'infectiologie, l'escarre, le risque dépressif, les problèmes adaptatifs à l'entrée, les risques sensoriels, la désorientation. Les ordonnances sont en cours de rédaction.
Enfin, des questions restent en attente: celles des personnes handicapées vieillissantes, des pathologies rares, des résidents de moins de 60 ans.