Le déconfinement mis en oeuvre depuis le 11 mai, jugé trop rapide pour certains, se déroule pourtant dans de bonnes conditions et rend plus indispensables que jamais de nouvelles réflexions sur le monde de demain.
Le travail a d'ores et déjà commencé et devra déboucher rapidement sur des décisions concrètes alors même que notre système de santé vient de traverser une des périodes les plus sombres de son histoire.
À l'heure où j'écris ces lignes, des discussions s'engagent dans le cadre du « Ségur de la Santé ». Elles vont porter sur quatre points principaux : l'attractivité, l'investissement, la gouvernance et le territoire. L'attractivité, l'un des premiers thèmes traités, concerne notamment la revalorisation des carrières et le développement des compétences et des parcours professionnels à l'hôpital mais aussi dans les Ehpad. C'est dire si le sujet est important.
Parallèlement d'autres initiatives, diverses et nombreuses, ont été lancées. Parmi elles, les États Généraux de la séniorisation voulus par Serge Guérin, Philippe Denormandie et Véronique Suissa. Nous avions évoqué cette démarche dans notre précédent numéro, nous y revenons plus longuement dans celui-ci. Ces États Généraux visent en effet à émettre des propositions concrètes au gouvernement en s'appuyant sur le travail d'un collectif et le vote participatif des citoyens.
Dans l'interview qu'il nous a accordée, Philippe Normandie y résume l'idée centrale : « Quelle est la place de la personne âgée dans la société et quelle importance donnons-nous à sa parole ? » Il interroge ici le rapport à établir et entretenir avec nos ainés mais aussi les valeurs portés par notre société. À ces questions, il s'agit d'apporter des réponses fortes, pour les personnels mais aussi pour les résidents des Ehpad et leurs proches.