Témoin : Philippe Grimaldi, 56 ans
Situation : son père, 93 ans, est décédé en EHPAD à l'automne 2010. Sa mère, 88 ans, atteinte de la maladie d'Alzheimer, vit seule chez elle.
Témoin : Philippe Grimaldi, 56 ans
Situation : son père, 93 ans, est décédé en EHPAD à l'automne 2010. Sa mère, 88 ans, atteinte de la maladie d'Alzheimer, vit seule chez elle.
Parfois, les enfants doivent prendre en charge la dépendance des deux parents. C'est le cas de Philippe Grimaldi, à Aix-en-Provence. Il y a un an, son père était en fauteuil roulant et sa mère allait encore bien. " Mon père avait déjà fait plusieurs chutes et avait été hospitalisé, raconte ce conseiller juridique. L'assistante du Centre gérontologique de Saint-Thomas de Villeneuve a été d'une grande aide et nous avons proposé à mon père d'entrer en EHPAD. Il a accepté sans difficulté, au moins en apparence."
Commence alors une nouvelle période : les relations du couple se distendent - " ma mère voulait parler de la vie quotidienne de mon père, lui pas... ils n'avaient plus grand chose à se dire ". Parallèlement les relations entre le père et le fils se renforcent. " Pendant les dix mois où mon père a vécu à l'EHPAD, raconte Philippe Grimaldi, j'ai été déchargé de toute la partie administrative, logistique. J'ai eu du temps pour l'essentiel : parler. Aussi quand mon père est décédé, sa disparition en a été moins douloureuse. " Un message de reconnaissance qui ira droit aux coeurs des professionnels...
Aujourd'hui, c'est de sa mère restée seule dans son village que se fils attentif doit s'occuper. Alors même que ce frère, qui vit lui aussi à quelques kilomètres refuse de s'impliquer... Avec le début de la maladie d'Alzheimer, sa mère s'est repliée sur elle-même. Sur les conseils de l'infirmière, l'homme a donc mis en place le passage de deux auxiliaires de vie, en plus de la femme de ménage et de l'orthophoniste... Un gros travail d'organisation ! Ainsi, si l'un des intervenants décale son passage, les visites se télescopent. De plus, la situation est à revoir en permanence. Ce qui était bon ne l'est plus un mois après... La vieille dame ne perçoit pas tout cela. " Ma mère se réjouit de toutes ces visites, commente Philippe Grimaldi. Elle est autonome dans son quotidien, repas, toilette,... aussi les auxiliaires de vie l'emmènent faire des courses ou l'accompagnent au club du troisième âge. Et moi je viens déjeuner avec elle le samedi, comme je le fais depuis quatre ans."
Philippe Grimaldi continue sa réflexion. " C'est une période de transition. Ma mère n'est pas en état de rester seule mais pas assez dépendante pour aller en maison de retraite, fait-il observer. Pourtant, la maladie va avancer. Nous parlons de l'EHPAD mais elle ne se décide pas. Je ne veux pas prendre la décision à sa place. " L'issue sera peut-être une période d'essai, d'une durée déterminée, à Saint-Thomas de Villeneuve. " Je lui ai expliqué qu'elle pourrait rentrer chez elle si elle ne s'y plaisait pas " conclut Philippe Grimaldi. Le libre-choix, jusqu'au bout.
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