Les mots sont comme les hommes ou les époques. Ils ont leurs modes et sont un peu les cosmétiques ou les paillettes d'une culture incertaine ou spontanée. C'est ainsi. " Car le mot qu'on le sache est un être vivant ". Victor Hugo, auteur de cette citation avait vu juste.
La "différenciation" est aujourd'hui une réelle valeur ajoutée et un vecteur d'évaluation et de choix. C'est même le point d'ancrage majeur auquel font référence bien des campagnes de communication : J'affirme ma différence comme une bannière ou une oriflamme. Et j'en fais un argument promotionnel...
Le traitement du linge personnel des résidents, thème de notre dossier, en est un parfait exemple.
Voilà bien un sujet qui depuis de nombreuses années a fait couler tant de choses : de la salive, de l'encre, de l'eau et... de la lessive !
Qui s'en préoccupait dans les années quatre-vingt-dix... L'affaire faisait partie du "bruit de fond" de tout établissement pour personnes âgées. Et ne souciait que les directeurs d'établissements. Cet environnement social, logistique et de confort n'était pas la priorité. Pourtant qui se souvient que le secteur médico-social revendiqua spontanément une démarche
d'évaluation, et donc de qualité. Avant même que les instances ne créent le cadre réglementaire actuel. La plupart des professionnels de ce secteur avaient bien compris que la "différence" serait celle du "mieux être", avant que des campagnes médiatiques et officielles ne reprennent ce thème.
Qu'en est-il aujourd'hui ? Cette "différenciation" est devenue un facteur visible et désormais prioritaire pour les familles.
Ces dernières sont de plus en plus impliquées et forces d'évaluations et de propositions. Le conseil de la vie sociale au sein de chaque établissement est désormais un rendez-vous et un lieu d'échanges important. Que chaque responsable prépare comme une démarche professionnelle. Et c'est une excellente chose. Cette implication est le meilleur régulateur.
J'ai évoqué le linge personnel des résidents. Qui devient aujourd'hui un thème "tendance". Mais bien des services au sein d'un EHPAD sont devenus essentiels et facteurs de proximité, de soins et donc de mieux-être. Ou commence la "maltraitance" ? Question récurrente et légitime aujourd'hui.
Il est possible qu'elle se niche aussi dans ces détails qui font ce "plus" et cette différence que souhaite tout simplement chaque résident.
Les hommes et les époques cherchent parfois à inventer des mots pour mieux expliquer certaines choses. Il en est de simples qui ne demandent qu'à être utilisés.
Attention, estime, et respect.