Digitalisation, intelligence artificielle... Le grand saut
Le sujet est partout. Impossible d'y échapper. Pas un congrès cette année qui n'ait omis la question. Si certains l'ont traitée sous l'angle du transhumanisme ou des améliorations thérapeutiques, d'autres ont questionné l'intérêt de la robotique, voire de la robotisation, dans les établissements médico-sociaux, soulevant des peurs et menaces, finalement inhérentes à toutes évolutions.
Pourtant la révolution est déjà là. On pourrait bien sûr citer Nao, Leka, Aloïs, Pepper, Paro, Buddy, Kompai ou Zora..., dont il est vrai que les EHPAD cherchent encore l'usage et le bénéfice dans leurs pratiques, mais l'innovation va bien au-delà. Elle prend la forme de plateformes de services, enrichie la téléassistance ou l'e-santé, et vient impacter l'organisation, l'architecture, le développement économique des structures.
Selon le cabinet d'études Xerfi Precepta, « la silver économie devrait continuer à croître au rythme moyen de 2,5% par an en France. Elle pèsera alors 96 milliards d'euros en 2022 versus 85 milliards en 2017 », si l'on comptabilise bien sûr les 23 marchés qu'elle représente dans ses 5 filières (habitat et sécurité, prévention et santé, financement, etc.).
Mais que signifie une silver économie déconnectée de ses usagers ?
L'arrivée des « baby-boomers » en EHPAD, des résidents consommateurs, techno-compatibles, diplômés et connectés, comme l'a rappelé Jean-Marc Blanc, directeur général de la Fondation I2ML1 lors du Congrès de la FNAQPA en juin 2018, impose un changement de stratégie.
Car si l'innovation est inévitable, on ne peut faire l'économie de l'intelligence collective et de l'efficacité. Il est urgent de penser les organisations en terme de projet et de savoir-être, pour ensuite déployer des savoir-faire efficients.