Les diplômes d'État d'accompagnant éducatif et social (AES) et d'aide-soignant ont connu quelques changements ces dernières années et notamment depuis l'été 2021. On fait le point.
Diplômes : ce qui change
Pour répondre aux pénuries de personnels et aux difficultés de recrutement mais aussi pour faciliter la mobilité professionnelle, les conditions d'obtention des diplômes d'AES et d'AS ont évolué. Qu'en est-il précisément ?
Diplôme d'État d'accompagnant éducatif et social - DEAES
Ce diplôme d'État de niveau 3 (CAP/BEP, ancien niveau V) peine encore à recruter, même s'il couvre un champ d'intervention large, puisqu'il permet d'exercer dans les secteurs du sanitaire, du social comme du médico-social, et auprès de tous les publics en situation de vulnérabilité ou de handicap (enfants, adolescents, adultes ou personnes âgées), pour compenser la perte d'autonomie et/ou aider dans les actes de la vie quotidienne. Créé en 2016, il fusionnait alors les diplômes d'État d'aide médico-psychologique (AMP) et d'auxiliaire de vie sociale (AVS), et intégrait le métier d'auxiliaire de vie scolaire. La formation était organisée sur la base d'un socle commun et de trois spécialités selon le secteur d'activité : accompagnement de la vie à domicile ; accompagnement de la vie en structure collective ; accompagnement à l'éducation inclusive et à la vie ordinaire.
Une réforme en plusieurs points
Pour rendre ce diplôme d'État plus attractif et généraliste, un décret, paru le 30 août 2021 au Journal officiel, a fusionné les trois anciennes spécialités en un parcours unique et en réforme la formation.
D'abord la sélection. Fini l'examen écrit d'admissibilité, les élèves sont sélectionnés sur dossier et lors d'un entretien individuel, qui permet de vérifier l'adéquation du projet professionnel avec la formation proposée par l'établissement.
Certains élèves sont toutefois admis de plein droit. C'est le cas des titulaires de brevets ou certificats du secteur social et médico-social et des étudiants en contrats d'apprentissage ou de professionnalisation.
Ensuite les parcours. Changement important : la structuration de l'enseignement. Cinq blocs de compétences doivent être validés indépendamment les uns des autres. Le candidat se confronte donc à six épreuves de certification : cinq concernent les blocs de compétences et la dernière, rattachée au bloc 1, est organisée par la direction régionale de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités (Dreets).
La formation complète compte 1 407 heures dont 546 heures de formation théorique, 21 heures de formation aux gestes et soins d'urgences de niveau 2 et 840 heures de formation pratique. Le cursus peut être réalisé sur une amplitude allant de 9 à 24 mois.
Enfin la mobilité. Pour plus de fluidité, la réforme a intégré la constitution d'un bloc de compétences similaires entre le DEAES et le diplôme d'État d'aide-soignant (DEAS). Il s'agit du bloc 5 (voir encadré ci-dessus).
Seul regret exprimé, la revalorisation. Le diplôme reste en effet de niveau 3, alors que celui d'aide-soignant (voir ensuite) passe au niveau 4.
Diplôme d'aide-soignant - DEAS
La formation réformée par l'arrêté du 10 juin 2021 ambitionne d'installer l'aide-soignant comme un acteur du parcours de soins à part entière. C'est pourquoi elle s'organise dorénavant autour de trois grandes missions : l'accompagnement de la personne dans les activités de sa vie quotidienne et sociale ; la collaboration au projet de soins personnalisé dans son champ de compétences ; la contribution à la prévention des risques et au raisonnement clinique interprofessionnel.
Concrètement, cela signifie que l'aide-soignant est doté de la compétence lui permettant d'accueillir, installer et transférer des personnes ; de transmettre des observations par écrit et par oral dans un but de continuité des soins ; de participer à la surveillance des fonctions vitales ; de discerner le caractère urgent d'une situation pour alerter les personnels soignants ; de participer à la réalisation d'animations auprès des personnes.
Accessible sans condition de diplôme via la formation initiale, la formation continue ou la validation des acquis de l'expérience (comme le DEAES), la formation d'aide-soignant se réalise sur une année. D'une durée totale de 1 540 heures, elle comprend des enseignements théoriques et pratiques (770 heures ou 22 semaines), et une formation réalisée en milieu professionnel (770 heures correspondant à un total de 22 semaines de 35 heures). À noter que suite à la réingénierie du diplôme, deux rentrées sont possibles chaque année.
La sélection se fait sur dossier et après un entretien individuel.
Depuis septembre 2021, le diplôme d'État est reconnu au niveau 4 (bac) du Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP), permettant d'intégrer la catégorie B du statut des fonctionnaires dans la fonction publique hospitalière.