Une direction achats centralisée a pour mission de rechercher les fournisseurs susceptibles de répondre aux besoins des EHPAD en termes de qualité, de coûts et de délais. Témoignages de Catherine Podeur, chef du service Achats du Centre d'action sociale de la Ville de Paris et de Thierry Guérard, directeur des Achats du groupe Orpéa.
Directions achats : le juste prix pour le juste besoin
Catherine Podeur, chef du service logistique et achats, CASVP.
Le Centre d'action sociale de la Ville de Paris (CASVP) est un établissement public administratif qui gère entre autres établissements (CHU, CHRS...), 15 EHPAD sur Paris et la région parisienne. « Au niveau des politiques d'achats, chaque directeur d'EHPAD gère son budget pour les marchés inférieurs à 25 000 euros. Le service de la logistique et des achats (SLHA) prend en charge les achats courants de fournitures et de services des établissements. Ce qui représente un budget de 13 millions d'euros annuels pour l'ensemble des EHPAD », explique Catherine Podeur, chef du service. «Il s'instaure un dialogue permanent avec les prescripteurs, les directeurs comme les personnels des établissements, pour définir le juste besoin. Ils sont partenaires dans le processus d'achat à travers des groupes de travail. Notre rôle consiste notamment à aller vers une rationalisation des besoins, un catalogue raisonné, afin de réduire le nombre de références pour répondre aux besoins des 15 EHPAD.
Thierry Guérard, directeur des achats, Groupe ORPEA.
Arrivé en 2005 à tête de la direction des achats du groupe ORPEA, Thierry Guérard s'est donné pour premier objectif de transformer «ce service embryonnaire en un véritable service achats, une fonction stratégique de l'entreprise, qui garantisse une homogénéité dans la qualité des services et des prestations que l'EHPAD se trouve à Lille ou à Marseille ». Ainsi 80 à 90 % des achats (alimentation, soins, hébergement) sont traités au niveau du groupe. Les directeurs d'EHPAD gèrent quant à eux les achats non stratégiques portant notamment sur l'animation, la vie sociale, la boulangerie.
«Pour tenir cet engagement qualité, il est nécessaire de maîtriser les achats et les relations avec nos fournisseurs. Si le service achats est centralisé. Nous savons aussi nous adapter aux spécificités et besoins de chaque EHPAD. On ne perd pas de vue que le service achats est une fonction support. Rigueur ne veut pas dire rigidité. Il est important d'associer et de travailler avec les experts métiers, les utilisateurs pour définir le juste besoin avant de parler achats et prix. L'optimisation des achats passe par la volonté de rechercher le meilleur rapport qualité/prix, la chasse aux coûts cachés sur l'ensemble des familles d'achats (dispositifs médicaux, alimentaire, produits d'entretien, etc) mais également par un travail sur l'organisation interne dans nos EHPAD, la gestion des consommations. Par exemple, pour les produits d'entretien, cela repose sur une formation du personnel pour établir la bonne fréquence des nettoyages des locaux, le bon matériel, la bonne utilisation des produits. Le groupe ORPEA a par ailleurs engagé une démarche d'achats responsables qui est partie prenante de la culture d'entreprise».