Pas un mot sur les personnes âgées le 1er octobre dans le discours de politique générale du Premier ministre, c'est évidemment ce que déplore le secteur.
Discours de Michel Barnier : les premières réactions
L'AD-PA regrette que, le Premier ministre « n'ait pas jugé utile d'évoquer le sort des personnes âgées vulnérables et des professionnels qui les accompagnent », et, dépitée, dénonce : « Il aura donc fallu attendre à peine plus de 2 ans après les révélations du livre Les Fossoyeurs et une campagne de contrôles lancée à grand renfort de communication pour que l'Etat mette le sujet sous le tapis ». L'association des directeurs appelle « l'exécutif à rectifier le tir ».
Pour la Fehap « c'est un discours réaliste avec un abonné absent : le secteur du grand âge ». Côté médico-social, elle soutient, à condition « de devenir un guiche unique » la création du service public départemental de l'autonomie (SPDA) qui permettra de faciliter les démarches des personnes âgées ou en situation de handicap ainsi que de leurs aidants. Côté santé, la fédération en convient : « donner un nouveau souffle aux métiers du soin et de l'accompagnement est une évidence. Tout ce qui pourra y contribuer sera bienvenue, et pourquoi pas une loi infirmière ». Mais « c'est un bon début si d'autres mesures viennent améliorer le quotidien de tous les soignants ». La santé mentale devient un sujet prioritaire : « enfin !, il l'est depuis longtemps pour nos adhérents qui représentent 13 % des capacités nationales ».
Le Synerpa exprime l'incompréhension des acteurs privés du grand âge face à l'absence des enjeux du grand âge : « le secteur s'inquiète de ce manque de considération accordée à l'accompagnement du vieillissement de la population ». Ce sujet « ne se résume pas à la fin de vie », insiste-t-il.
L'inquiétude est d'autant plus grande que « le secteur est exsangue, souffrant tout à la fois de l'inflation galopante et d'une pénurie de personnel dans un contexte de besoins grandissants ». Le président du Synerpa, Jean-Christophe Amarantinis « réaffirme sa volonté, au nom de la confédération, de collaborer avec le Premier ministre et son gouvernement pour construire une réponse collective aux défis du grand âge, attendue par de nombreux citoyens ».
L'Unccas déplore la crise des moyens et le manque d'ambitions du gouvernementen matière d'action sociale. Réuni en bureau exceptionnel le 3 octobre à Montpellier, « à un an des municipales », le conseil national de l'Union nationale des centres communaux et intercommunaux d'action sociale (Unccas) a alerté sur la crise des moyens et le manque d'ambitions du gouvernement en ce qui concerne « la situation critique » de l'hébergement d'urgence et les cessations de paiement d'Ehpad. Elle rappelle qu'elle « n'a cessé d'alerter les gouvernements successifs depuis 2020 sur les difficultés croissantes que connaissent les élus locaux et les CCAS à assurer pleinement l'exercice de leurs missions. L'action sociale et la solidarité ne peuvent être sacrifiées sur le simple argument des économies budgétaires, à rebours des réalités ». Luc Carvounas, président de l'Unccas, déclare que « l'action sociale est avant tout une question de choix politiques ». C'est pourquoi l'Unccas continuera de porter le débat au plus haut niveau, à réunir tous les acteurs associatifs et les élus locaux pour obtenir des réponses et des engagements de la part de l'Etat.
La Fnadepa quant à elle se dit "exaspérée par une telle omission (...). Elle exhorte de nouveau le premier ministre à débloquer un fonds d'urgence de 1,4 milliard d'euros pour soutenir les établissements en difficulté et combler les déficits accumulés" mais aussi à "engager la réforme structurelle tant attendue, en mettant à l'agenda parlementaire au plus vite, l'examen de la loi de programmation prévue par le législateur dans la loi du 8 avril 2024, avec un engagement financier suffisant."