La distribution des médicament en EHPAD est variable d'un établissement à l'autre. Le souci majeur est celui d'une traçabilité maximum, de la prescription à la distribution au résident. Voyons ce qu'il en est auprès du Dr Nicole Aretz, médecin-coordonnateur d'une résidence de 60 lits en Seine-et-Marne.
Distribution informatisée des médicaments
Dr Nicole Aretz, quel est votre système de distribution des médicaments ?
Nous avons depuis un an un système de préparation des piluliers par le pharmacien qui s'est équipé d'un logiciel, compatible avec notre logiciel de soins Médic'or. Ce dernier permet la rédaction informatisée des ordonnances par les médecins traitants, au nombre de 17 dans la résidence, que nous avons formés.
Le pharmacien prélève les traitements directement sur une clé USB : le secret des données est préservé sans recopiage de traitement. Nous avons opté pour un système hebdomadaire, plus maniable, plus propre et plus sécurisé.
Comment arrivent les médicaments ?
Les piluliers sont livrés chaque semaine sous forme de cupules identifiées au nom du résident, jour, temps de prise, contenu précis... L'étiquette de la cupule est utilisée ensuite pour la traçabilité de façon manuelle.
À terme, l'utilisation d'un scanner permettrait un gain de temps.
À la livraison, l'infirmière sépare les cupules pour les répartir sur les casiers de la semaine, cette opération est assez longue puisqu'elle comprend aussi la vérification et la concordance des traitements. La responsabilité de l'infirmière est partagée avec le pharmacien.
Le système comporte-t-il des avantages et peut-être des inconvénients ?
Les avantages du système sont un gain en sécurité et en traçabilité : traçabilité des prises, traçabilité des lots et des traitements, sécurité de distribution par les aides-soignants.
Il y a un gain de temps pour les infirmières mais cependant beaucoup de manipulations demeurent, enfin, le stock des médicaments à l'intérieur de l'EHPAD est très réduit et le pharmacien surveille étroitement les traitements.
Les inconvénients restent liés à la réactivité en temps réel : Il reste encore des problèmes pour les médicaments "?hors pilulier?" : traitements courts, anticoagulants, formes galèniques n'entrant pas dans les cupules, traitement "?si besoin?".
Les entrées et retour d'hospitalisation demandent une réactivité du pharmacien : pour y pallier mieux vaut choisir un pharmacien à proximité de l'EHPAD
Il faut insister sur la rigueur nécessaire des renouvellements d'ordonnances par les médecins, car tout retard laisse le pharmacien sans information, et sur la rigueur imposée lors de la rédaction des ordonnances puisqu'elles vont en théorie directement du logiciel de l'EHPAD à celui du pharmacien (qui ne connaît pas le patient et ne verra pas le médecin). La vigilance de l'infirmière est garante de la sécurité.
À combien en estimez-vous le coût ?
Hors le coût de l'informatisation, le coût de fonctionnement est surtout celui des consommables : cupules, étiquettes. Nous l'avons évalué à environ 12?euros par résident et par mois. Certaines pharmacies qui servent plusieurs maisons de retraite font diminuer ces coûts.