« Vous avez le pouvoir d'éviter la faillite de l'aide à domicile en France ! », interpelle Marie-Reine Tillon, la présidente de l'UNA.

Domicile : la lettre ouverte de l'UNA aux financeurs
Alors que les discussions sur le financement auront lieu dans quelques jours, et que les départements refusent toute dépense nouvelle ou supplémentaire qui ne soit compensée par l'Etat, l'Union nationale de l'aide, des soins et des services aux domiciles (UNA) adresse une lettre ouverte du 24 avril aux financeurs dans laquelle elle tire la sonnette d'alarme : le secteur non lucratif de l'aide à domicile - pourtant pilier de l'accompagnement des personnes âgées, en situation de handicap ou isolées - est en train de s'effondrer, « étranglé par des décisions politiques incohérentes et le désengagement progressif des financeurs publics » alors que 37 % des structures sont en difficulté dont 17% en risque de rupture de trésorerie imminent.
Les dernières décisions envoient des messages particulièrement négatifs aux structures et aux professionnels, dénonce Marie-Reine Tillon, la présidente de l'UNA : le refus d'agrément d'un accord salarial permettant aux professionnels de la Branche de suivre les évolutions du Smic, alors que 18% des aides à domicile sont sous le seuil de pauvreté. En parallèle, le nouveau budget de la Sécurité Sociale 2025 octroie 300 millions d'euros d'aide pour les Ehpad en difficulté mais rien pour les services à domicile « eux aussi exsangues ». Et s'il en fallait encore, le désengagement des départements dans le financement des services à domicile est de plus en plus manifeste, « forçant ces derniers à choisir entre augmenter les restes à charge pour les personnes âgées ou en situation de handicap aux ressources limitées, ou disparaître ».
Par ailleurs, de plus en plus de bénéficiaires de l'APA et de la PCH ne trouvent plus de services d'aide à domicile, ou doivent renoncer à leur plan d'aide face à des prix de plus en plus élevés, qu'ils ne peuvent pas ou plus payer. « Après les déserts médicaux, voici les déserts médicosociaux », s'alarme Marie-Reine Tillon...