Le Conseil de l'âge croise dans un rapport riche d'enseignements sur le domicile les résultats de trois enquêtes auprès des acteurs locaux: CCAS, équipes d'évaluations médico-sociale et Saad.
Domicile : la pénurie pèse sur chaque étape du parcours des personnes âgées
Le conseil de l'âge du Haut conseil de la famille de l'enfance et de l'âge (CFEA) a publié le 19 décembre, les résultats de ses travaux 2023 autour du thème du bien vivre et bien vieillir à domicile. Ils se sont appuyés sur 3 enquêtes menées auprès de « trois maillons majeurs de la politique du grand âge au niveau local » : les centres communaux et intercommunaux d'action sociale (CCAS/CIAS), les équipes d'évaluation médicosociale (EMS) des conseils départementaux et les services d'aide et accompagnement à domicile (Saad). Leur traitement croisé permet de décrire le rôle et les pratiques de chacun de ces acteurs locaux dans l'accueil et l'orientation des personnes âgées et l'implication des échelons locaux dans la mesure des besoins des personnes âgées avec un constat qui interpelle : la grande variabilité des pratiques des EMS dans le traitement des demandes d'APA.
« Les enquêtes mettent en lumière un besoin manifeste d'adaptation des outils et des procédures », écrit le Conseil de l'âge et fait ressortir quelques points clés :
- Des déperditions d'information dommageables pour la qualité des accompagnements ;
- Des attentes fortes concernant l'ajustement des outils d'évaluation et de solvabilisation des plans d'aide ;
- Un besoin de renforcement des synergies interprofessionnelles et interinstitutionnelles, en particulier pour le maintien des connexions sociales et la rupture des situations d'isolement et par le développement de cadres d'échanges entre les différents échelons et la reconnaissance mutuelle du rôle pouvant être tenu par chacun
Mais la problématique centrale reste la pénurie de ressources humaines qui « pèse sur chaque étape du parcours des personnes âgées » confirme le Conseil de l'âge. Les EMS remontent ainsi le fait qu'elles saturent sous l'importance de la charge de travail et qu'elles n'ont pas les moyens de mettre en place des réévaluations ou des suivis selon une périodicité convenable. Du côté des Saad : un quart déclare rencontrer « systématiquement » des difficultés d'organisation pour la mise en oeuvre des plans d'aide en raison du manque de personnel et 7 sur 10 y être confrontés « souvent » ou « systématiquement ».