Une fois n'est pas coutume, je prends la plume en lieu et place de notre rédactrice en chef absente pour quelque temps.
Au crépuscule d'un quinquennat dont il y a beaucoup à dire, le secteur de l'accompagnement des personnes âgées se trouve confronté aux mêmes enjeux qu'en 2012... avec plus d'acuité (!) :
- comment solvabiliser les ménages ou le fameux "reste à charge", du côté de la demande,
- comment financer l'activité des professionnels, et spécialement notre secteur de l'hébergement, où l'épuisement professionnel prend une ampleur que l'on ne peut plus ignorer du côté de l'offre,
- comment financer la solidarité au bénéfice des plus démunis, avec la question de l'aide sociale et plus largement celle de la dépendance... du côté de la justice sociale !
Beaucoup de questions d'argent donc. Cela n'étonnera personne. Il y a eu beaucoup d'activités réglementaires et législatives pendant cinq ans, mais peu de moyens associés. C'est la raison pour laquelle dans la négociation du CPOM, le directeur d'EHPAD devra concentrer ses efforts sur le O, d'objectifs, et non sur le M, de moyens, car sur les moyens... il n'y aura pas grand chose à négocier !
Ce même directeur devra plus que jamais donner du sens à son travail quotidien, quelle que soit la pression qu'il subit par ailleurs, avec deux objectifs personnels :
- accompagner dignement les personnes âgées dans leur vie et leur fin de vie,
- accompagner avec bienveillance ses équipes et rappeler toujours le sens de leur service.
Si cette question du sens était au coeur de la campagne présidentielle, la problématique de l'accompagnement des personnes fragiles et de la transition démographique serait au coeur des projets, avec une vision globale sur la société qui inclurait les aidants familiaux.