Droit de visite et droit au risque
C'est reparti ! La rentrée génère ses traditionnels colloques, rencontres et occasions d'échanges. Exercices plus que classiques avec bien souvent la reprise de thèmes qui deviennent des « marronniers » selon le terme consacré en journalisme.
Pour atténuer cette couleur un peu fataliste disons que cela a le grand mérite d'échanges entre professionnels qui n'ont pas souvent l'opportunité de le faire. C'est aussi le passage obligé des autorités dont on sait la portée des annonces qui consistent bien souvent à « botter en touche » comme la coupe du monde de rugby nous le montre actuellement.
Mais... au-delà de la stratégie nationale de santé dont on attend avec espoir les résultats pour le « Bien vieillir », un sujet essentiel n'a encombré ni les médias ni les colloques mais a fait l'objet d'une intervention remarquable lors de récentes assises. Et pourtant, ce sujet est essentiel et la mission confiée à Laurent Frémont, auteur de cette intervention et fondateur du collectif « Tenir ta main », est d'une lucidité et d'un pragmatisme d'école.
Certes, on peut ou doit se référer à la situation cacophonique vécue lors de la période Covid et y trouver toutes les justifications nécessaires aux interdictions de visites et d'échanges. On mesure tout juste aujourd'hui et « au doigt mouillé » les catastrophes engendrées par le syndrome de glissement généré par ces décisions. Mais avons-nous su tirer les leçons de tout cela pour aujourd'hui et demain ? Laurent Frémont l'affirme « la visite est quasiment sacrée, c'est un droit anthropologique » et il y attache un « droit au risque » dont on peut comprendre la crainte pour une direction qui subit une judiciarisation galopante. Pas simple. On a tant parlé de « lieux de vie » pourtant. Je ne sais pas ce qu'il en restera vraiment en termes d'applications, mais saluons déjà un travail remarquable et indispensable.