Ce n'est pas qu'une histoire de changement de nom, une page va se tourner avec un exemple d'Ehpad de demain faisant table rase du passé.
Du passé, l'Ehpad de Valdoie va faire table rase
Une architecture résiliente ? L'adjectif est mis à toutes les sauces, mais osons-le ici. Post-traumatique, même ! Dans un Grand Est atteint de plein fouet par l'épidémie de la Covid-19 en mars 2020, l'Ehpad La Rosemontoise à Valdoie, près de Belfort (90), a fait la une de toute la presse avec, au fil des jours, une comptabilité de morts vite terrifiante - au total 30 personnes âgées, une aide-soignante et le mari d'une aide-soignante. L'établissement a rapidement été mis sous tutelle par l'agence régionale de santé et le conseil départemental qui ont fait appel dès novembre suivant à un nouveau gestionnaire : le pôle gérontologique de la Fondation Claude Pompidou à Belfort via son association Les Bons Enfants... Un opérateur local gérant déjà deux Ehpad.
Premiers coups de pelleteuse
La page est en train de se tourner véritablement avec les premiers coups de pelleteuse d'un Ehpad flambant neuf, toujours à Valdoie, mais sur une friche industrielle qu'occupait entre autres une ancienne usine de passementerie. En référence, La Rosemontoise, qui a fait l'objet en attendant de gros travaux confortatifs, palliatifs devrait-on écrire, deviendra la résidence Les Rubans... Date d'ouverture prévue : le premier semestre 2025 avec le même nombre de 117 places autorisées, dont 5 temporaires. Un investissement de 21,7 millions d'euros auquel a contribué le plan d'aide à l'investissement du Ségur de la santé.
« Notre bâtiment conçu par l'architecte Jean-Claude Luthy va répondre à toutes les orientations de l'Ehpad de demain, un lieu de vie avant d'être un lieu de soins, ce qui n'est pas exclusif d'un haut niveau de médicalisation, assure Robert Creel, directeur général du pôle gérontologique. L'amélioration de la qualité de vie au travail et l'optimisation des ressources humaines sont aussi des objectifs essentiels ». Le prix de journée devrait être contenu à 73,80 euros - « l'établissement ne se veut pas luxueux mais simplement confortable pour tous ». Il répondra aussi aux enjeux énergétiques (panneaux solaires, géothermie).
Quant au personnel de La Rosemontoise, 80 emplois équivalents temps plein, il ne sera plus dispersé sur plusieurs bâtiments comme auparavant et disposera d'un outil de travail dernier cri.
Chambres de 23,55 m2
Lieu de vie ? Les chambres simples auront une surface de 23,55 m2 avec toilettes privatives, certaines disposeront d'une terrasse, toutes bénéficieront de fenêtres généreuses apportant de la luminosité et jouant sur l'effet dedans-dehors, dans un cadre verdoyant. « Pas question d'un couloir central avec des chambres des deux côtés », insiste Robert Creel. À chaque angle de ses deux étages, éclairé par des puits de lumière, un salon sera aménagé pour des rencontres avec les proches dans un cadre agréable et intimiste.
Enfin, avec ses 14 m de hauteur, l'Ehpad sera plus bas que les immeubles environnants avec la volonté de s'intégrer en douceur dans le quartier. Il a d'ailleurs été présenté fin 2022 aux habitants voisins, déjà pour les rassurer sur les bruits du chantier, mais aussi pour afficher par anticipation sa volonté d'ouverture vers l'extérieur. Elle se concrétisera par un tiers-lieu sans doute à imaginer ensemble.