2024 est l'an I de la transformation des pratiques de bionettoyage au sein de la résidence Talanssa à Talence (33) comme dans l'ensemble des Ehpad et SMR de LNA Santé.
Eau, vinaigre et vapeur : la résidence Talanssa met le cap sur la durabilité
« La désinfection des sols au quotidien, c'est fini ! » : Christèle Castillo, responsable hôtelière de la résidence Talanssa, un Ehpad de 89 lits en Gironde, n'est pas loin de parler d'une révolution... LNA Santé, groupe dont fait partie la résidence Talanssa, a en effet achevé un projet de transformation des pratiques de bionettoyage en 2023 - toutes internalisées - « avec un double objectif, la diminution des consommations de produits chimiques tout en maintenant ou améliorant l'hygiène de nos établissements », explique le groupe dans son bilan 2023.
Le développement durable
La rédaction d'un nouveau protocole d'entretien des locaux a mobilisé l'expertise de centres d'appui pour la prévention des infections associées aux soins (CPias), d'infirmières hygiénistes, de fournisseurs, mais aussi l'expérience terrain des responsables hôtelières et gouvernantes. Une phase test s'est déroulée entre mai et août 2023 dans les Ehpad Le Verger de Vincennes (94) et Les Jardins d'Henriville à Amiens (80), et dans un établissement de soins médicaux et de réadaptation (SMR), l'Institut de rééducation de Romainville (93), accompagnée par un cabinet de conseil spécialisé dans l'hygiène médicale. Les nouvelles pratiques testées consistaient, pour une partie des tâches d'entretien, à remplacer l'action chimique par une augmentation de l'action mécanique (autolaveuse à l'eau) ou thermique (nettoyage vapeur) ainsi que le remplacement de matériaux à usage unique par du matériel réutilisable (microfibres lavables). Les résultats tant quantitatifs (prélèvements microbiologiques de surface) que qualitatifs (résultat des prélèvements, propreté visuelle, contentement des professionnels) « ont donné entière satisfaction ».
Le nouveau protocole remplace donc désormais les produits de vitrerie, de lavage des sols et des WC par l'eau, la vapeur et le vinaigre avec prévision d'un déploiement programmé en 2024 dans les 45 Ehpad et 18 SMR de LNA Santé.
La propreté n'a pas d'odeur
« Les responsables hôtelières et gouvernantes ont bien sûr été associées. C'est notamment lors des journées métiers inter-établissements du groupe que nous avons été sensibilisées aux nouvelles pratiques, afin d'informer, transmettre et former les équipes sur le terrain », se félicite Christèle Castillo. Elle-même manage 11 ASH. Elle les a accompagnées dans une lecture et une relecture du nouveau protocole de 12 pages déclinant les pratiques pour les chambres, les sanitaires, le nettoyage des lavettes, etc. « L'équipe est assez stable, c'est une chance, même si cela n'exonère pas de piqûres de rappel régulières sur les notions de base lors de réunions hebdomadaires », souligne la responsable hôtelière. Mais, là, il a fallu déconstruire (« il faut », corrige-t-elle) certaines idées reçues : « Le propre n'a pas d'odeur, ce n'est pas la peine de se rassurer avec celle d'un désinfectant ! À l'inverse, s'il y a une mauvaise odeur, il faut aller en chercher la source, un vêtement pas mis au sale, une protection laissée dans une salle de bains. » Fin des détergents, fin des désinfectants pour les sols, elle le répète à son équipe : « L'ennemi, c'est la poussière, il est nécessaire de dépoussiérer tous les jours mais plus forcément de laver les sols au quotidien. Le lavage se fait maintenant uniquement à l'eau pour les sols et au vinaigre blanc pour les sanitaires. »
L'Ehpad compte aussi développer la vapeur, valorisée dans le nouveau protocole, en investissant dans du matériel. Pour l'instant, elle est utilisée pour le nettoyage à blanc des chambres ou le nettoyage de fauteuils encrassés, « avec de super résultats ». Mais, en pleine conduite de changement, Christèle Castillo tient aussi à souligner la plus-value de sens apportée aux pratiques professionnelles : inscrit dans la stratégie de développement durable d'un groupe devenu entreprise à mission en 2023, l'enjeu de l'environnement « suscite véritablement l'adhésion ».