Des élus des Cotes d'Armor et du Finistère du mouvement « Ehpad publics en résistance » ont été reçus par Aurore Bergé. Ils continueront de ne pas payer les factures d'énergie de leurs Ehpad et ne voteront pas des budgets 2024 déficitaires.
Ehpad territoriaux : les maires bretons continuent de faire de la résistance
Le collectif des maires des Côtes d'Armor qui avait lancé « l'appel de Plouha » pour défendre leurs Ehpad en grandes difficultés a essaimé dans toute la Bretagne en un mouvement baptisé « Ehpad publics en résistance », malgré l'aide débloquée par l'agence régionale de santé. Une centaine de communes ont annoncé qu'elles cessaient d'en payer les factures d'énergie ou se sont déclarées solidaires de cette fronde.
« Sept Ehpad publics sur dix ont des déficits à six chiffres », dénonce le collectif dont une délégation de 5 maires a été reçue le 31 août par Aurore Bergé, ministre des Solidarités et des Familles A sa sortie, la délégation s'est déclarée déçue auprès de La Gazette des Communes. La ministre a certes confirmé l'enveloppe de 100 millions d'euros annoncée par Elisabeth Borne mais « elle est à diviser en deux : les Ehpad et l'aide et le soin à domicile, dans cent départements », a relativisé Annie Bras-Denis, maire de Plouaret.
La ministre a aussi confirmé d'autres annonces faites à l'occasion de la remise du rapport Pires Beaune dont la création de commissions départementales chargées du suivi et de l'examen de la situation financière ds Ehpad. « Au-delà de ces aides d'urgence, cette situation démontre la nécessité d'engager une réflexion plus structurelle sur le modèle économique et le mode de financement des Ehpad ainsi que le parcours résidentiel des personnes âgées ou en perte d'autonomie (au domicile, en logements adaptés, en résidence autonomie ou en Ehpad », a déclaré Eric Bothorel, l'un des deux députés bretons de la majorité, avec Sandrine Le Feur, présents à la réunion.
La loi grand âge devra être remise à l'agenda...
Mais en attendant, les maires bretons ont prévenu Aurore Bergé qu'ils maintenaient le non-paiement des factures énergétiques. Et ne voteraient pas des budgets déficitaires en janvier 2024. Ils étudient les moyens juridiques pour voir sur quels sujets ils peuvent attaquer les organismes de tutelle « s'ils ne font pas d'effort pour respecter leurs responsabilités, le soin étant un droit fondamental », a déclaré Jean-Louis Even maire de La Roche-Jaudy.
Les maires bretons se retrouveront à Begard le 21 septembre « pour poursuivre le combat ».